Le lit de ma naissance.
Le lit de mes rêves, de mes cauchemars, de mes angoisses et de mes douleurs.
Le lit de mes premiers émois, de mes cartes de France, de mes plaisirs, de mes amours et de mes larmes.
Le lit de ma souffrance, et le lit de ma mort.
Lit horizontal, que je quitte chaque matin, et dont, une fois debout, je regarde à peine les draps froissés encore tièdes, leurs plis qui disent pourtant tout de mon corps, tourmenté ou aimant, mais dont, vite, je répare le désordre.
C’est un travail sur l’horizontalité, sur l’informe, sur le pli; c’est un travail sur le souvenir et la peine.
C’est un travail sur l’impossibilité de voir, sur le montage et la composition.
Ce sont des photographies de Henrique Vieira Ribero (déjà remarqué là), accrochées au mur, verticales donc, à taille réelle, grises, tactiles, faites de ruptures et d’assemblages.
C’est dans cette galerie lisboète jusqu’au 2 janvier.
[Pardonnez-moi, j’écris peu ces temps-ci, j’essaie de terminer la rédaction de ma thèse. Ne vous inquiétez pas, en 2016, je serai plus disert.]