en espagnol
Du photographe catalan Oriol Maspons (1928-2013), je ne connaissais jusqu’ici que cette image des deux gardes civils encadrant un suspect (?) à Cadaquès en 1952 à ses débuts. Son travail fut essentiellement documentaire et de reportage, avec beaucoup d’illustrations de livres et de disques, des commandes publicitaires, des photos de mode aussi.
L’exposition qui lui est consacrée au MNAC (jusqu’au 12 janvier) s’intitule « la photographie utile », par opposition à la photographie esthétique, au « salonisme » qu’il dénonça (et fut pour cela exclu de l’AFC, association des photographes catalans). Mais bien des photographies de Maspons témoignent quand même d’une recherche esthétique approfondie au-delà d’un pur utilitarisme, comme cette maison à Ibiza, ou comme ses vues « constructivistes » de la Tour Eiffel.
L’étonnant pour moi est que cet homme qui vécut le franquisme, puis la movida, a fait un travail quasi totalement apolitique : peu de traces dans son travail de la situation économique et sociale du pays, peu de prises de position affirmées. Le seul moment où il sortit un peu de cette neutralité, travaillant pour le magazine « gonzo » Interviu, des militantes féministes vinrent saccager son studio en 1977 : on ne l’y reprendra plus.
Ce très bref billet n’est qu’une critique très sommaire de son travail, assez peu connu hors Catalogne. Il vécut à Paris en 1955/56, y fréquenta le Club des 30×40 : il photographia des scènes de rue, la Tour Eiffel, et s’amusa un peu (ci-dessus).
Photos 1, 3 & 4 de l’auteur.