Sommaire mars-avril 2022, et quelques livres

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10 billets ce bimestre

7 mars : A la recherche du génie de Graciela Iturbide

10 mars : Retour à Bagdad ? (Michael Rakowitz)

14 mars : L’image sans l’Homme (BAL books)

21 mars : Le paradoxe portugais à Tours

31 mars : Gérard Fromanger à Lisbonne

4 avril : Double silence américain (Robert Adams)

19 avril : Images d’exil (Maurice Fréchuret)

26 avril : Munch en dialogue

28 avril : Quelques livres de photographie (Mathieu Pernot, The NY School, Saul Leiter, Terri Weifenbach, Stéphanie Solinas)

29 avril : L’occultation de René Leichtnam au MUCEM


ET QUELQUES LIVRES

en espagnol

La curieuse cabine d’Edith, artiste et collectionneuse (éditions Arnaud Bizalion, Arles, 2021; 112 pages, 48 illustrations pleine page) présente le travail d’Edith Laplane, gynécologue et artiste, autour de la vulve, à l’occasion d’une exposition au Pangolin (lieu fondé par Edith Laplane et Michael Serfaty), dont la commissaire était Elisabeth Chambon. De manière plus poétique, moins clinique que Jean-Jacques Lequeu et moins systématique qu’Henri Maccheroni, et avec évidemment une empathie féminine, Edith Laplane dessine, brode et sculpte des vulves, qui sont aussi des barques, des navettes, des masques, des origamis, des mandorles. Elle les collectionne aussi (Paul-Armand Gette, Annette Messager, …). Très intéressant entretien entre l’artiste et la commissaire sur le féminisme, la gynécologie, la broderie.

Couverture avec Gustave Moreau, Oedipe et le Sphinx, 1864

Alain Le Ninèze, Moi, Oedipe … (ateliers Henry Dougier, 2022, 128 pages, 12 illustrations pleine page et deux rabats illustrés) est le premier volume d’une nouvelle collection, Autobiographie d’un mythe, qui donne la parole à des figures légendaires. C’est donc, à la première personne, le récit de la vie d’Oedipe, qui, aveugle, proche de la mort, accompagné de sa fille Antigone, la conte au berger Démétrios. Au-delà du récit bien connu et écrit ici de manière vive et prenante, l’intérêt vient de la richesse des illustrations (Gustave Moreau, Ingres, Michel-Ange, Füssli, d’autres peintres, un sculpteur et Pasolini), dont chacune à sa manière aurait pu moduler et infléchir le récit. La section finale présente des textes de Freud, Jean-Pierre Vernant, René Girard et Lévi-Strauss qui éclairent le mythe d’Oedipe : on peut regretter que ces deux sections, le récit et les réflexions, soient comme deux fleuves séparés, et que les concepts de la seconde partie n’irriguent pas davantage le récit.

Henry Dougier, La quête éperdue d’un éditeur impatient, amoureux du beau et du vivant (ateliers Henry Dougier, 2022, 160 pages) est l’autobiographie lucide et franche de l’éditeur qui fonda Autrement en 1975, livres/revue qui marqua durablement toute une génération par son originalité et son indépendance. La première partie raconte la vie assez classique d’un jeune bourgeois, qui obtint le « prix du mouvement perpétuel » à l’école primaire pour son agitation, et fut toujours prêt à tracer son propre chemin (y compris ) ; elle a parfois un parfum sartrien, mais n’aurait donné matière qu’à un récit un peu conventionnel si elle n’avait été la fondation de sa vie singulière d’éditeur. Plus qu’un éditeur, Dougier est un passeur, un médiateur, un lanceur d’idées, un perpétuel curieux, et c’est bien cette effervescence qui lui est propre (une angoisse existentielle, dit-il) qui a été le moteur de ses aventures éditoriales et de sa volonté constante de dialogue et de confrontation des différences. Note déontologique : un livre de l’auteur de ce blog va être publié par les ateliers Henry Dougier en juillet.

Livres reçus en service de presse

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