
Une petite exposition sur les ex-votos dans Broteria, un espace d’exposition lisboète géré par la Compagnie de Jésus (jusqu’au 25 mars). Dans ce pays, les ex-votos en cire sont communs : des bras, des têtes, des seins, des organes divers. Les dévots priant pour une guérison les déposent dans les églises, voire au pied de la statue d’un saint laïc accomplissant encore des miracles après sa mort. Quelques ex-votos en cire sont suspendus là dans une lumière assez glauque, mais l’intérêt de l’exposition vient bien davantage de la trentaine d’oeuvres d’artistes contemporains présentées dans ces salles.

Des bijoux (en particulier de Marília Maria Mira et de Tereza Seabra), des objets apotropaïques, un phallus ailé, des sceptres (de Catarina Silva), et, ma pièce préférée, car la plus magique ou mythique, ce drap-tablier, Altar, de Tamia Dellinger, taché de sang et orné de pierres et de bijoux en argent et en cuivre, comme un objet rituel magique qui mystérieusement m’évoque Hermann Nitsch.

C’est l’occasion de relire ce petit livre, très bien illustré, de Georges Didi-Huberman (Bayard, 2006), navigant entre histoire de l’art et anthropologie sur l’aspect ordinaire, répétitif et banal des ex-votos et le léger malaise qu’ils suscitent chez le regardeur. Formes immuables, sans style ni beauté, exclusivement utilitaires, elles sont à la croisée du paganisme et du christianisme. Pourquoi la cire, se demande Didi-Huberman ? Pour sa plasticité, sa transformabilité, sa labilité : une « chair » malléable, un matériau du désir.
Bonsoir M. Lénot — ex-voto est invariable.
Et « moi qui ignorais » (autre post) est mieux que « moi qui ignorait ».
Amitiés,
É.
[« Le pluriel ex-votos est également employé, mais moins fréquemment, et est un peu plus conforme aux recommandations orthographiques de 1990, qui recommandent même exvotos. »
Merci pour « ignorais ».
Et, accessoirement, mon nom est Lenot, pas Lénot.]
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