Larry Clark (censuré par la Ville de Paris) m’a-t-il choqué ?

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Larry Clark veut que son travail sur les adolescents, de Tulsa ou de L.A., soit un miroir, un lieu où les teenagers puissent se reconnaître, entre document et fiction, entre vécu et construit. Lui-même, nostalgique d’être passé à côté de sa propre adolescence, semble n’avoir pu faire ce portrait de manière forte qu’une 2_billy_man.1286467687.jpgfois adulte, avec une certaine distance vis-à-vis non de ses sujets, mais de lui-même. Le sujet essentiel de ses photos, c’est, dit-il, « moi cherchant à redevenir un adolescent, pour donner corps à cette période, dont j’ai le sentiment d’avoir été privé. » Et ses photographies, toutes ses photographies ou presque, sont étonnantes de simplicité, de confiance, d’intimité entre cet homme mûr, père de famille, bien établi, solide, et ces ados incertains, paumés, sur le fil du rasoir. C’est tout sauf du voyeurisme, tout sauf de l’exhibitionnisme, tout sauf de la pornographie de la part du photographe. Regardez Billy Mann (1963) au volant de sa voiture, de son pick-up sans doute, cheveux rebelles, regard intense, torse nu; le soleil joue sur son bras, le temps est suspendu, la beauté intérieure inquiète du jeune homme éclate.

17_untitled.1286467648.jpgBeaucoup de ces photographies sont posées, face au photographe, dans des attitudes à la fois narcissiques, gentiment provocatrices et aussi pleines d’une gêne sublimée, d’un malaise. Lonnie (Tulsa, 1963) le solitaire, pose dans un intérieur banal, papier peint et étagères vides dans une posture déhanchée, peu naturelle, mettant en valeur son corps, mains sur les hanches, poils pubiens s’échappant du pantalon; un petit tatouage étoilé sur son torse et sa mèche crantée sont ses deux seules singularités, mais c’est Narcisse en personne que nous avons devant nous, avec son mal de vivre et ses inquiétudes, sa fierté et ses failles. Même en n’allant pas jusqu’aux scènes de drogue, de violence et de sexe, quiconque a, comme moi, élevé des adolescents, avec plus ou moins de bonheur*, entre en résonance avec ces photographies-ci.

8_untitled.1286467659.jpgSouvent, le narcissisme se double d’un jeu de miroir. Parfois la pose est plus assumée, plus théâtrale. Acid Lower East Side (à NY, je présume) est plus dure, plus tragique. Si le pavé brillant de la ville sous les halos des réverbères s’inscrit dans l’histoire de la photographie, le personnage au premier plan ressort plus du cinéma fantastique, avec son visage grimé, son air hagard, son regard fixe (acid ?) vers le photographe; les franges blanches de son poncho accrochent la lumière.

lc2.1286467585.jpgQuand Larry Clark passe à la couleur, plutôt en grands formats, ses photographies s’aèrent, respirent, deviennent plus amples. Ce sourire de Tiffany Limos face au skater Jonathan Velasquez, héros de la dernière série de Clark (2003) est lumineux et éblouissant, pudique et amoureux. Qui n’a pas vibré, adolescent, devant un tel sourire plein de promesses ?

Attendez, c’est bien de l’exposition Larry Clark au MAMVP (jusqu’au 2 janvier), de l’exposition interdite aux moins de dix-huit ans par la Mairie de Paris que vous nous parlez là ? De cette exposition scandaleuse, pornographique, pleine de scènes de sexe que nos édiles bien-aimés ont censurée pour protéger la jeunesse de ses méfaits ? Eh oui, il n’y a pas de quoi fouetter un chat dans cette exposition : pas mal de corps nus, un ou deux pénis en érection, une vulve en gros plan acrobatique, quelques masturbations, deux ou trois scènes de pénétration photographiées de loin, corps emmêlés, sexes invisibles, rien de plus que lc1.1286467610.jpgce qu’on peut voir partout en deux clics. Ah oui, j’oubliais, un insolent qui montre ses fesses aux passants. Pas mal de scènes de drogue aussi, assez dures parfois, ce sont elles qui m’ont le plus ébranlé, mais ça m’est sans doute particulier; deux ou trois femmes battues; une série sur la strangulation simulée; et beaucoup de jeux avec des pistolets. En niant la dimension poétique de ce travail, en le considérant d’un point de vue légal comme de la pornographie, Bertrand Delanoë et Christophe Girard, son adjoint à la culture, ont fait preuve d’une frilosité puritaine et peureuse qui laisse pantois. Comme le rappelle un tract de l’Observatoire de la Liberté de Création diffusé à l’entrée, la loi pénale qu’ils ont utilisée comme prétexte a été transformée de ce fait par eux en loi de censure préalable. Ce sont eux qui ont désigné le travail de Larry Clark comme pornographique, en refusant de prendre le moindre risque, en ne faisant preuve d’aucun courage. Puisqu’ils citent le précédent de l’exposition ‘Présumés Innocents’ à Bordeaux, il faut rappeler que, à ce jour, aucune procédure (même si elle fut pénible et longue) contre des oeuvres d’art fondée sur ces articles (lois de 1994 et 2007) n’a abouti à une condamnation. Les juges seraient-ils de meilleurs défenseurs des libertés que nos élus (qui, certes, ont beau jeu de renvoyer à Stéphanie Moisdon, inculpée à Bordeaux, la censure qu’elle -même exerça envers David Hamilton à Lyon) ? Et rappelons quand même que le maire Alain Juppé n’interdit pas l’exposition de Bordeaux, malgré la pression des associations intégristes. En somme, du tandem Delanoë-Girard, il restera, sur le plan culturel, le fiasco du 104 et la censure de Larry Clark…Cherchons plutôt le courage du côté du privé, et non pas de ces élus timorés.

Comme le catalogue est édité à Londres, et non pas par Paris-Musées, en réponse à ma question sur ce point, Christophe Girard répondit que Paris-Musées était une société de droit privé, libre de ses actions et que la Ville de Paris n’avait rien à voir là-dedans…Quelle hypocrisie !

lc3.1286467550.jpgAh, au fait, la seule chose qui m’ait choqué dans l’exposition Larry Clark, c’est la quasi absence d’Africains-Américains dans ses photographies : tous les personnages de ces séries anciennes sont blancs; parmi les séries plus récentes on voit des chicanos, un Indien-Américain, une Asiatique. Les seuls Noirs qui apparaissent (à l’exception d’un des ados de punkPicasso), sont cireur de chaussures, jazzmen (sur une photo de journal) ou terroriste brandissant une mitraillette (également sur une coupure de journal, juxtaposée à un portrait de JFK). C’est une Amérique blanche que Larry Clark nous montre ici. Je m’en serais volontiers entretenu avec lui s’il avait pu échapper à la horde de cameramen et de preneurs de son qui le cernaient ce matin. 

  • Je ne sais si c’est le cas des deux censeurs de l’Hôtel de Ville; peut-être ceci expliquerait-il un peu leur insensibilité à l’adolescence. Dans le dossier spécial de Libération de ce jour (couverture, plus trois pages; bravo !), Larry Clark déclare : « J’ai tendance à considérer que c’est leur problème avec l’adolescence qui s’exprime par ces accusations. » J’ai écrit que j’aurais emmené mes trois enfants sans aucun problème voir cette exposition à l’âge de 14/17 ans; ayant vu l’exposition, j’en suis encore plus convaincu. J’aurais même ressenti comme un manque le fait de ne pas pouvoir la leur faire visiter.

Mon billet précédent sur Larry Clark a été lu, au moment où je mets ce billet en ligne, 37 732 fois.

Photos courtesy of the artist, Luhring Augustine, New York and Simon Lee Gallery, London. Photos 5, 6 et 7 de l’auteur. Photos 2, 3 et 4 courtoisie du MAMVP. (Désolé, WordPress ne veut pas d’italique aujourd’hui…) 

49 réflexions sur “Larry Clark (censuré par la Ville de Paris) m’a-t-il choqué ?

  1. Vintage Plissken dit :

    LR, je préfère ce nouveau billet à votre ancien qui avait, selon moi, certaines zones de flottement rendant votre position ambigüe quant à la censure portant sur l’expo Larry Clark.
    Concernant l’oeuvre de Larry Clark, il y a ses photos bien sûr, mais n’oublions pas non plus ses films. Par exemple, un  » Wassup Rockers  » (2006, chez MK2 Vidéo), qui raconte la montée d’un groupe de jeunes skaters latinos dans les quartiers chics de Beverly-Hills, est un petit chef-d’oeuvre en soi ; il s’en dégage une énergie, un côté rock’n’roll, évoquant très bien l’âge trouble de l’adolescence, entre grâce juvénile et attirance pour l’obscurité et les interdits (alcool, sexe, etc.).
    Vous relevez qu’il n’y a pas d’Africains-Américains dans ses photographies, c’est vrai, et dans ses films (« Another Day in Paradise « ,  » Ken Park « ,  » Wassup Rockers « …) guère non plus, voire pas, ce sont surtout des blancs et des portoricains qu’on voit, mais dans la figure de  » latino « , je pense qu’on peut y voir l’image de la minorité par rapport aux ‘WASP’, sur fond de rapports de classes, et cette minorité peut être un miroir tendu vers les autres minorités raciales étatsuniennes: afro-américains, coréens, etc. Un film à rapprocher de  » Wassup Rockers « , ce serait  » Gran Torino  » d’Eastwood par exemple…

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  2. D. dit :

    Ceux qui appliquent la loi ne nient rien. Ils ne nient pas de caractère poétique. Ils appliquent la loi. Un pénis en érection, c’est de la pornographie. Point.

    Et de la pornographie de mineurs, en France, c’est même être interdit. Si les sujets de ces photographies ne sont pas adultes, ça ne me ferait ni chaud ni froid d’interdire l’entrée des clichés en France. Nous avons des règles assez précises dans la limitation de la liberté d’expression en France. Pas de remise en cause de la Shoah, pas de racisme, pas d’appels à la violence, …

    Si vous voulez la liberté d’expression totale, allez aux USA, où le Ku Klux Klan a le droit de manifester. Nous n’avons pas le même mode de fonctionnement.

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  3. Thierry dicarlo dit :

    Comment peut on colleter des conneries de se type je comprends pas bientôt libre cours autorise a autoriser pedofil et autre merde bravo le système adopi cela mérite trois mois de prison ferme on part en Couille dans en France n importe f la une…..

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  4. Relique dit :

    Ayant 17 ans et pas à Paris, ça m’a redonné envie de voir ses films (j’ai déjà vu Ken Park et beaucoup aimé).

    D’après ce que j’ai vu de lui (Ken Park), il n’y a pas beaucoup d’afro-américains car justement il observe les wasp qui ne sont pas l’élites. L’ « amérique profonde » comme diraient certains. Et c’est un intéressant regard et sur cette autre communauté états-unienne et, bien sûr, sur l’adolescence…

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  5. Boulgakov dit :

    On trouve toujours plus politiquement correct que soi. Sacralisation de l' »art » en tant qu’exception autorisant les images pédophiles (il y a déjà des précédents) dans le sens de la défense de Larry Clark, mais le reproche fatal de ne pas montrer toutes les ethnies sous peine d’être soupçonné de … discrimination, bref de racisme.

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  6. Valdo dit :

    L’hystérie puritaine fait dire n’importe quoi… Une fois pour toutes, la majorité sexuelle est à 15 ans, à partir de cet âge les ados font ce qu’ils veulent avec leurs corps et c’est tant mieux! Parler de pédophilie pour des relations entre ados de 15 à 18 ans consenties est aussi ridicule qu’odieux, et insultant pour les enfants qui en sont vraiment victimes…

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  7. Est-ce de la censure, qu’une interdiction au moins de 18 ans? Delanoë a peut-être raison, peut-être pas, mais il a bien dit dans un interview que j’ai entendu aujourd’hui, qu’aucune photographie n’avait été retiré de l’exposition. Ce qui en l’occurrence serait vraiment de la censure. C’est en tout les cas de la bonne publicité, un peu comme l’exposition anglaise interdite à Manhattan, et montrée en intégrale à Brooklyn.
    La photographie de l’adolescent en train de faire semblant de se pendre, me parait pas vraiment indispensable à voir pour des très jeune.
    À 18 ans, les adolescents sont-ils encore des ados?
    Certaines de ces photographies, doivent rappeler le travail de Walter Pfeiffer.
    J’ai un travail de Pfeiffer, un adolescent sur une colline, près d’une croix, comme on en trouve quand quelqu’un est mort, foudroyé par un éclair, le titre: « Hommage à Caspar David Friedrich » 1086. Un travail bien sage de Walter Pfeiffer.
    Je ne vois dans ces photographies, aucun enfant, alors pourquoi parler de pédophilie?
    Le commentaire de D., qui parfois se prend pour Dieu (ailleurs) me fait rigoler, il y a quelques années, au Centre Culturel Suisse de Paris, il était choqué par des toiles de Ian Anull, en forme de croix. J’imagine qu’un pénis en érection l’affole, je veux dire l’indispose, pourtant c’est pas plus pornographique, qu’un pénis au repos, enfin je pose la question?
    Je n’ai jamais tellement trouvé le travail de Mappelhorpe, tellement hot as hot can.
    La question de savoir si les sujets photographiés sont majeurs ou pas, me parait d’une grande hypocrisie, pas étonnant que cela fasse réagir les grenouilles de bénitiers, qui doivent sur leurs écrans d’ordinateur voyager au gré de leurs fantasmes. Mais au finish, les fantasmes sont permis, non?
    Larry Clark ne travaille pas avec des sujets noirs, franchement je ne connais pas la raison, mais si son travail repose, aussi, sur la beauté, il est dans l’erreur then Black is Beautiful.
    Bruce Weber, fait-il un travail plus érotique? Je trouve ses photographies d’orchidées extrêmement « Heiss wie die Nacht ».
    PS: Personnellement, je n’aime pas trop la représentation des corps nus en Art.
    Note de bas de page: Des photographies sont-elles encore à caractère érotique, quand on les regarde au milieu d’une foule? J’imagine facilement le D. traversant l’exposition, en regardant ses propres chaussures.

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  8. Soyons clair, si je ne l’ai pas été : je n’accuse pas une seconde Larry Clark de racisme, j’étais simplement étonné (et curieux de comprendre pourquoi) que, dans la société multiraciale où il vit, il montre si peu de Noirs.

    @Vintage : oui, après avoir vu l’exposition, j’ai une position plus tranchée qu’avant de l’avoir vue. Si j’avais jugé l’exposition pornographique (j’aurias pu découvrir des oeuvres inconnues et très choquantes, puisqu’on nous promettait une rétrospective avec beaucoup d’oeuvres jamais vues, ce qui n’est pas le cas; les seuls véritables inédits sont ses photos de bébés et d’animaux dans le studio de sa maman…), j’aurais réagi différemment, mais là, il n’y a pas vraiment de quoi casser trois pattes à un canard.

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  9. « Est-ce de la censure, qu’une interdiction au moins de 18 ans? Delanoë a peut-être raison, peut-être pas, mais il a bien dit dans un interview que j’ai entendu aujourd’hui, qu’aucune photographie n’avait été retiré de l’exposition. Ce qui en l’occurrence serait vraiment de la censure. »

    Bizarre, cette distinction entre ce qui serait « vraiment de la censure » et ce qui serait « de la censure point d’interrogation ».

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  10. Aux USA le communautarisme est la règle et les différentes communautés ne se mélangent pas beaucoup… Je ne sais pas ou Clark a travaillé avec ces jeunes modèles, dans quel milieu, ni même s’il n’y en a eu qu’un seul, mais pour peu qu’il s’agisse par exemple d’une petite ville de l’Amérique profonde, lui en tant que blanc ne doit effectivement fréquenter que peu de noirs, latinos ou autres. Photographier des jeunes d’autres communauté aurait supposé un acte volontaire d’aller à leur rencontre et ce n’est peut-être pas la démarche de Clark qui semble plutôt recruter ses jeunes modèles dans son entourage, sans opérer de casting particulier. Mais je me trompes peut-être.

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  11. frederic dit :

    Cher LR

    Je ne partage pas vos foudres car vous ne vous en prenez pas aux bonnes personnes.

    Ce ne sont pas Girard et Delanoe qui sont à l’origine de la Loi de 2007, elle même n’est que l’application du stupide Principe de précaution constitutionnel inventé par Jacques Chirac et qui pèse, telle une épée de Damoclès, sur la tête de tout responsable public.
    Ce principe inepte et systématique (car constitutionnel) empêche les politiques de pratiquer le discernement que vous attendez d’eux.
    Il ne fait pas de doute que des personnalités comme Delanoe et Girard soient sur ces questions dotées du même discernement que vous.
    Mais ils ne peuvent pas en user, ils sont condamnés par la constitution à l’application systématique de la « précaution » contre l’usage de leur discernement. Leur risque est la pénalisation de la décision publique dès lors que l’expo aurait pu conduire un adolescent ou un adulte à la pédophilie ! (situation totalement théorique et invraissemblable)
    Merci Chirac une fois de plus grand destructeur de la France d’avoir inventé ce Principe de précaution sous l’influence de Nicolas Hulot, par ailleurs tous deux « préférés des fraçais » mais vrai abrutis qui ont causé tant de dégâts à leur pays sous pretexte de bons sentiments.

    Je ne crois pas une minute, que Girard et Delanoe soient dans la même situation de se soumettre à une pression puritaine comme Bloomberg aux USA qui ne se montrerait jamais photographié à l’inauguration d’une expo à côté d’une photo dénudée. Ca n’a rien à voir chez nous, ils n’ont pas agi sous la contrainte des ligues de vertu mais sous celle de la Constitution. Ne mélangeons pas tout.

    L’expo existe et, comme l’a dit un internaute, aucune photo n’a été retirée. Il n’y a donc pas « censure » mais limitation des publics.
    Je rappelle que la Tate Modern de Londres avait, elle, retiré une photo de Brooke Shield adolescente nue dans son bain de l’expo pop en 2009.
    A Paris, rien de tout ça tant mieux. La mesure de limitation à certains publics existe aussi au cinéma et ne dénature pas les oeuvres elles mêmes. C’est essentiel dans mon esprit.

    Comme vous je le regrette et je pense que d’autres formules auraient pu être tentées par la Ville: obligation pour les mineurs d’être accompagnés, et mention à l’entrée écrite et orale.

    Enfin, j’attire l’attention sur le fait qu’on n’est jamais mieux trahi que par les siens. Je note que toutes les initatives culturelles de la Ville de Paris sont trainées dans la boue systématiquement depuis l’affaire du 104, la sécurité des musées de la ville , maintenant l’expo Clarck.
    Le sérail de gauche (caviard et trotskyste) mobilisé par Particules a la Mairie dans le nez soit. Mais j’aimerais qu’il y ait un peu de discernement là aussi: le 104 a certes mal démarré par une erreur de casting mais un projet comme ça prend 10 ans avant de monter en puissance, c’est normal et pas « scandaleux ». Que les usées de la Ville ne soient pas maintenus à un niveau de sécurité adéquate est ennuyeux mais pas « scandaleux », c’est le cas de nombreux équipements publics d’Etat ou du privé aussi.
    Enfin L Clarck est certe « reservée » à un public de + de 18 ans mais il est montré et aucune oeuvre n est retirée donc il n y a pas de « scandale ».

    J aurais aimé plus de courage de la part de la Ville mais arrêtons le bashing crytpo trotskyste d’un tout petit milieu parisien de matamores sectaires qui n’ont pas du recevoir assez de subventions de la Ville et en sont mécontents. C’est leur problème, pas le nôtre.

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  12. Tout a fait de votre avis frederic: le problème originel est la loi et l’on devrait s’efforcer de réfléchir à comment l’améliorer ou l’amender, plutôt que de s’époumoner inutilement à gueuler contre la mairie de Paris qui a bon dos dans cette affaire… Mais risquer une remise en cause de la loi en ce domaine et en ce moment demande une dose de courage politique qui n’est pas donnée à tout le monde.

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  13. versubtil dit :

    Oui Clark ne photographie pas des noirs et alors ?Monet ne peignait que ses Nymphéas.Va t-on lui reprocher de ne pas avoir peint la ville?Je ne développe pas plus tant la remarque est stupide.L’artiste en général est dans son biotope,dans son idiosyncrasie.C’est son univers et nous voudrions lui adjoindre nos petites remarques à partir de nos propres aventures,mais nos aventures ne sont pas les leurs.Cela pose à nouveau le problème esthétique de la réception de l’art.Le Journal Libération avait publié la photo en tête de votre tribune il y a plus de vingt cinq ans au moins.Pas d’échos à l’époque.Le temps jugera de cette régression face à l’expression des pratiques humaines .Ne disait on pas O tempora,o mores chez les latins.
    Dernière remarque à propos de l’érection soi disante pornographique.Il faut à tout prix empêcher les jeunes de regarder les chevaux dans les prés au printemps car la l’érection est fameuse!Et André Breton qui ne pouvait se montrer nu devant une femme qu’en état d’érection!(Cf.Xavière Gauthier,Surréalisme et sexualité,Idées Gallimard).

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  14. Malky dit :

    Je ne crois pas qu’il relève de la censure que d’interdire une expo aux ados, qu’elle parle d’eux ou pas…
    Si c’est de l’art c’est aussi et surtout du cul… et les films X sont bien eux interdits au – de 18ans. Que les responsables ne veuillent pas d’ennuis avec la loi est respectable tant que la loi est là.

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  15. Une honte ! dit :

    Le monde est de plus en plus pervers ! Il n’y a que de la violence et du sexe !
    On est surpris quand on parle de viols et je me demande comment il n’y en a pas davantage !
    C’est l’école du sexe partout ! Fini le romantisme et les couples qui peuvent durer une vie.
    La télévision, le cinéma, les magazines ne parlent que de sexe !
    Quelle déchéance des moeurs !

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  16. Merci pour cette mise au point et ce réajustement des valeurs vis-à-vis d’une démarche artistique légitime et de qualité.
    Nous savons que les chiens qui aboient le plus, ne sont pas les plus dangereux sinon les plus trouillards, mais que leur peur se transmets et crée frilosité et actes de discrimination de l apart des autres, avec le risque d’une sorte de prévention à la « mord-moi-le-noeud », de risque zéro qui aboutirait à un art zéro.
    « No risk, no fun! » me disait une amie.
    Donc merci à vous.
    Concernant l’absence de personnes de couleur, sans doute que l’auteur aura eu du mal à s’identifier dans des modèles de couleur, puisqu’il avance que c’est sur lui-même Qu’il travaill et qu’il créée. Sachant d’autant plus que les adolescentS noirs et les adolescents blancs au pays de l’oncle Sam n’ont sans doute pas tout à fait la même problématique… le cow boy de Marlboro est blanc et c’est tout un symbole !

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  17. Le film Jonathan a été retiré de l’exposition, la salle entre les deux escaliers où il devait être présenté est fermée (sauf changement depuis ma visite).

    @ frédéric et quelques autres : oui, la loi existe, mais il n’y a eu jusqu’ici aucune procédure ayant abouti contre des oeuvres d’art au nom de cette loi. Les juges, au final, ne sont peut-être pas si étroits d’esprit. Or Delanoe et Girard interprétent la loi au plus étroit, ne voulant pas courir le risque d’une action en justice contre eux : c’est leur prérogative, mais on ne peut pas les considérer comme courageux en la matière. Je ne vois pas ce qu’il y a de crypto-trotskyste à le dénoncer (et, rassurez-vous, ce blog n’est pas subventionné…). Quant au 104, je vous ouvre volontiers mes colonnes si vous voulez faire une critique positive de ses manifestations (et de son rapport qualité/prix…).

    @versubtil : un de vos commentaires a-t-il disparu ? je n’ai rien reçu d’autre de vous.

    @Thierry Kron : Araki ?

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  18. frederic dit :

    Cher LR

    Désolé pour la confusion qui s’est peut pêtre glissée dans mon billet: ma remarque sur les crypto trotskiste ne vous concernait pas du tout: je ne vous connais pas et je ne vous ai jamasi imaginé comme avec ces idées là (qui ont le droit d’exister néanmoins) ! )))

    Mon histoire de trotskyste vient de la campagne un peu trop systématique depuis le 104 sur toute initiative venant de la Mairie de Paris en matière culturelle parce que ça a déplu à une petite élite renfermée de l’art contemporain un peu trop trotskiste à mon avis.

    Un projet comme le 104 prend du temps, c’est normal. Il y a eu une erreur d’orientation mais du calme, il est en train d’être corrigé. Attendons de voir la programmation du nouveau directeur. Nous sommes dans un temps court (internet, twitter, facebook, entre autres inventions), un projet comme ça ne peut aboutir que dans un temps plus long.

    En revanche, je voudrais dire que ce problème de courage politique vient du fait que la culture d’Etat (Ministère, Collectivités locales, Municipalités) trouve ici sa limite: puisque ce sont les élus qui décident de ce qui se diffuse dans ces musées, le contenu de la culture se trouve directement sous la pression qu’ils subissent de la part d’une opinion publique qui penche toujours vers le conservatisme et le conformisme.
    Pourquoi Delanoe et Girard manquent de courage et influent sur l’exposition Clarck ? Parce qu’ils veulent être réélus. Ils n’ont pas le choix d’être taxés de pédophilie ou de risquer que les parents d’un gamin les attaquent si celui-ci
    se pend d’un noeud coulant après avoir vu une photo du grand Larry.
    Nous avons donc l’illustration avec l’affaire Larry Clarck que la culture aux mains du Public n’est pas la bonne solution.

    Aux Etats Unis, les musées sont privés et dépendent de miliardaires (trustees) qui donnent leur argent au musée et ne sont pas soumis à la pression de l’opinion publique conservatrice ou du suffrage universel.
    Dès lors, les expositions peuvent avoir lieu (protégées par le 1er amendement de la constitution qui préserve la liberté d’expression de chacun) même si le thème ou les oeuvres sont choquantes.

    Je rappelle que l’expo Sensation dans laquelle figurait une oeuvre de Chris Ofili présentant une sainte vierge au milieu d’un aplat avec inclusions de crottes collées dessus avait fait l’objet d’une tentative d’interdiction de la part du maire de NY Rudy Giuliani. Il n’a rien pu faire car le Musée de Brooklyn ou avait lieu d’expo a pu maintenir l’integralité de l’expo.

    Ca devrait faire réfléchir sur l’inexistence dans notre pays de lieux d’art, kunsthalle, espaces d’expos 100% privé afin de garantir la liberté des artistes en les tenant loin des politiques et de leurs décisions peu courageuses.
    En éloignant Pinault , les élus savaient bien ce qu’ils faisiaent: contrpoler la Culture.

    Nous voyons aujourd’hui le mauvais côté de cette orientation: la Culture dépend des groupes de pression dont dépendent les élus qui contrôle les institutions culturelles.

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  19. Mais oui bien-sur les jeunes en voient tellement, rajoutons en une couche, allée et pourquoi pas passer des filme érotique en cour d’éducation sexuel, bah oui les filme érotique c’est pas du porno donc c’est bon, comme ca après les cours les élèves pourront passer au devoirs pratiques, d’ailleurs c’est quoi ce truc l’éducation sexuel , lol , comme si nos grand parent en avait eu besoin pour savoir comment niqué !
    Vraiment du n’importe quoi, tout ca c’est pour crée une sale mentalité ! Que des jeunes (surtout des garçons) aillent sur internet pour mater des nichon et des foufounes c’est leurs affaires (nous a l’époque ont matais des filme érotiques ou des livre de boules)mais c’est une démarche qu’il font de leurs plein gré, que l’école emmène une classe entière voir des gent a poil dans des poses suggestif c’est tout a fait autre chose !
    Faut arrêter de déliré deux seconde, et arrêter de vouloir pousser les jeunes a passer a l’acte, que croyez vous qu’ils ce dissent quand des filles et des gars d’une même classe regarde ce genre de photo?

    « l’école nous dit que c’est ok ! c’est cool déjà qu’il nous refilent des capote , et puis tant pis si nos vieux ne sont pas d’accord puisque l’école nous l’autorise ..! »

    Ah mais j’oubliais « ont est en l’an 2000 !!! » alors y’a plus de tabou plus de limite ni de décence !
    … que je suis con, moi le vieux rétrograde de 30 ans a penne…. c’est fou ce qu’ont se sent vieux quand on a des principes et qu’on ais pas lobotomiser par la société du vice ….

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  20. Bonjour,

    Merci pour ce commentaire intelligent de l’expo de Larry Clark.
    Pour l’absence d’africains-américains dans les premières photos de Larry Clark, il faut bien considérer qu’une série comme Tulsa qui commence au début des années 1960 est le reflet d’une Amérique encore très ségregationniste. C’est donc un fait qui est lié à la grande histoire des Etats-Unis, pas un choix délibéré de Larry Clark. En revanche, voir dans Kids l’horrible scène de linchage d’un jeune noir qui vise bien à condamner la violence interraciale.

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  21. Hermy dit :

    Après tout ce tapage, les bobos et autres gogos forment une longue file (je n’ose pas dire une queue) pour entrer et dire : « je l’ai vue »…..
    L’organisation du musée est si performante qu’il est impossible de voir l’exposition Basquiat sans attendre avec l’impressionnante multitude soudain avide de culture.
    Il aurait été plus futé d’exposer Larry Clark au 104 au moins ça aurait fait de la fréquentation pour ce lieu !

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  22. Comme vous, je n’ai pas du tout trouvé cette expo pornographique, mais au contraire, très sensible à l’égard d’adolescents à la dérive, aux prises avec leurs tensions entre vie, plaisir et mort, leur narcissisme et leurs inquiétudes.
    En revanche j’apprécie qu’elle soit interdite aux moins de 18 ans ; ce n’est pas de la censure mais une mesure de protection des mineurs ; « interdit aux moins de 16 an »s aurait été suffisant. Mais Il faut bien que nos édiles soient responsables !
    Je me demande si Libération ne s’est pas tout simplement fait un « coup de pub » en affichant en couverture cette photo de sexe, même bien innocente ?!
    Françoise

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  23. Maindo00 dit :

    Message rétro-actifs (puis qu’il y a encore des poste 1 an après le faits)
    @TKT oui j’ai eu la prétention de vouloir passer le bac en 2003 malgré mon parcours scolaire chaotique, et je ne suis pas bachelier en ce jour (parce qu’au finale je n’ais que peux de gout pour les études, meme si mon intérêt pour les lettre reste entier)..
    @ Lunettes Rouges Oui j’ai eu mon premier cour d’éducation sexuel dans le cadre scolaire des l’age de 10 ans (précocement) et j’ai eu un gosse a 19 ans (..)

    Mais pour en revenir au sujet, je poste une petite vidéo qui illustre mon commentaire d’alors, un documentaire qui vous donnera matière a réfléchir pour ceux qui ont encore de la matière grise : http://www.onf.ca/film/Sexy_inc_Nos_enfants_sous_influence/

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  24. Encore une censure !
    Ce qui est naturel est sale ! Des relents de culture judéo-chrétienne ?
    Pas mal d’’hypocrisie aussi, je pense à ce que l’on peut voir sur le net sans se déplacer !
    C’est une expo, on n’est pas obligé d’y aller.
    Les ados sont plus mûrs qu’on ne le croît.
    On censure l’art, bientôt la littérature, et demain il faudra porter le voile !
    « Le prix de la liberté c’est la vigilance éternelle. Thomas Jefferson

    Un seul bémol, si c’est un coup de pub, je trouve cela aussi moche.

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