Butinage : Jane nue et l’artiste célèbre

tarzan-nudite.1245772767.JPG Après les gros pavés sur Venise ces jours derniers, quelques rapides impressions de visite ici et là. Au Quai Branly, dans la réjouissante exposition Tarzan qui présente et déconstruit fort bien le mythe (jusqu’au 27 septembre), voici l’image volée de Jane nue, dans une planche publiée par les Editions Mondiales le 7 décembre 1947 et aussitôt censurée; le même sort fut réservé au ballet aquatique tout aussi dénudé dans le film Tarzan et sa compagne de 1934, présenté en face. Mais il y a bien d’autres choses à voir dans cette exposition (catalogue à 19.50 euros chez Dessin Original).

generale-supernova-3.1245772822.JPGSi vous passez le pont (de Sèvres), vous pourrez voir à la Générale dans l’exposition un peu fourre-tout dénommée Supernova (jusqu’au 27 juin) deux choses très intéressantes : d’abord le travail de Béatrice Duport (la signalisation est assez déficiente, j’ai remarqué plusieurs pièces anonymes qui me plaisaient à des endroits différents, pour découvrir ensuite qu’elles étaient de la même generale-supernova-1.1245774360.JPGartiste). Ses cartes et ses tapis de prière en pièces d’un centime diversement usées, les unes très claires et cuivrées, les autres de plus en plus sombres et bronzées, attirent l’attention. Elle montre aussi une vidéo où, dans un paysage pivoté de 90°, ciel, terre et eau se meuvent à des vitesses différentes, dans des directions différentes : c’est très déroutant, une perte de repères et de perspective, un beau travail sur le mouvement; cette mince bande de terre avec quelques maisons est laminée entre un ciel quasi immobile et des eaux tumultueuses.

thieffine_niveaux_de_gris_03.1245772793.JPGL’exposition franco-tchèque de vidéos Spectator Novus au sous-sol est l’autre partie intéressante de cet ensemble, avec entre autres, ‘Replaced Brno’ où l’artiste tchèque Barbora Klímová recrée des performances dans l’espace public avec des corps incongrus, à peine visibles mais dérangeants, dans l’inspiration de Jiri Kovanda, et une très belle séquence de Maxime Thieffine où pendant 8 minutes, en silence, il découpe et réduit en poussière le contenu d’un poudrier de fond de teint, puis le filtre à travers une passoire (Les niveaux de gris) : la beauté des grains de poudre, matière tout à fait picturale, rend terriblement sensuel ce travail méticuleux qui confine à l’absurde.

untitled.1245772836.JPGPour conclure ce papillonnage, Gil & Moti, à la Galerie Eric Dupont (jusqu’au 24 juillet) sont un couple inséparable et mimétique, comme deux jumeaux, et cela est déjà partie de leur oeuvre. Israéliens vivant en Hollande, ils réalisent des performances ‘sociales’, militent pour la paix (une vidéo montre le violoniste Yossi Gutmann jouant sur un toit de Tel-Aviv un pot-pourri des hymnes israélien et palestinien) et produisent des aquarelles simples et naïves, mais parfois très fortes : ainsi de celle-ci où le mur semble avoir dévoré le visage du personnage en keffieh.

artiste-celebre-1.1245772856.JPGAu Musée Fabre à Montpellier dans la cour, ce socle pour Artiste Célèbre, désespérément vide (cliquez pour mieux voir). Où est-il passé ?