La ménagerie de Pierre Huyghe

Pierre Huyghe, Zoodram 4, 2011, écosystème marin vivant, aquarium, masque en résine de La Muse Endormie (1910) de Constantin Brancusi, 134.6×99.1×76.2cm, collection Ishikawa, Okayama, Japon, photo Guillaume Ziccarelli

Dans le labyrinthe de la Galerie Sud du Centre Pompidou (jusqu’au 6 janvier), où subsistent, de la précédente exposition sur Mike Kelley, les cimaises, les trous d’accrochage et même les cartels, on peut croiser toute une ménagerie : six poissons couleur mica, un aboyeur, un essaim d’abeilles, un homme au visage caché par un ‘livre’ recouvert de diodes, des fourmis et des araignées, un homme à tête de rapace, une tortue (fossile ?), une patineuse, trois anémones de mer et trois mollusques (dont l’un, blanc, très véloce), un écrivain public, Thomas Clerc, qui, le soir du vernissage, notait ses réactions (une idée de Dora Garcia, non ?) depuis punaisées au mur,  un bernard-l’hermite logé dans la Muse endormie, avec une dizaine d’araignées de mer, du sable rose (rose tyrien, selon l’écrivain public), de la neige fondue qui tombe.

Pierre Huyghe, Human, Centre Pompidou, 2013

Et un désormais fameux lévrier blanc avec une patte teinte en rose (tyrien ?) nommé Human (deux pelisses jetées à terre lui servent de coussins) et son maître lecteur, Marlon, qu’il suit partout.

Pierre Huyghe, Crystal Cave, 2009

Ah, oui, il y a aussi quelques oeuvres d’art, comme ces sphères rocheuses (des géodes, je crois), et des noeuds boroméens, et des textes (dont un pamphlet du gendre de Karl Marx), et un faux Modigliani par Elmyr de Hory, et une sculpture délabrée de Parvine Curie (souvenir d’enfance de l’artiste; qu’en pense-t-elle ?), et on peut écouter les Gymnopédies de Satie, mais, à moins de fermer les yeux, on est contraint de le faire devant un spectacle de fumées colorées psychédéliques qui me rappelle mon adolescence.

Parvine Curie, Mère Anatolica 1, 1975, CES Pierre-de-Coubertin, Chevreuse

C’est la rétrospective d’un « artiste majeur de la scène française et internationale » (c’est écrit dans le livret de salle) et, aujourd’hui qu’il est à la mode et célébré partout et qu’il « crée le buzz« , on ne saurait oublier que Pierre Huyghe a surtout été un excellent maître de rituels, un organisateur d’événements cérémonieux étranges et fascinants, et un très bon réalisateur de films docu-fiction déroutants et esthétisants : oubliant chien, patineuse, fourmis et autres divertissements, on reste pour regarder les deux heures de The Host and the Cloud, film de son ‘revival’ exorciste du Musée des Arts et Traditions Populaires en trois jours (Toussaint, Saint-Valentin et 1er Mai).

Pierre Huyghe, The Host and the Cloud, 2009-2010

[Addition le 30 septembre] Comme, sans préjuger de l’inénarrable Pierre Denan (qui, après son brillant commentaire, m’a écrit quelques autres insanités pour me dire que ces ouvrages étaient diffusés ‘dans les meilleurs librairies’), quelques-uns m’ont demandé d’être un peu plus explicite et que mon opinion rejoint certains des commentaires ci-dessous, je dirai simplement que, à mes yeux, Pierre Huyghe a loupé cette exposition. Il l’ a loupée parce que les éléments forts de son travail, comme je l’ai écrit ci-dessus, sont du domaine de l’évènement (comme aux ATP) et de son rendu cinématographique (on peut citer aussi Streamside Day), et que vouloir citer un événement en en transplantant quelques éléments disparates (que ce soit le chien, l’homme LED ou celui à tête d’oiseau) dans l’espace du musée tombe à plat : ce n’est plus qu’une allusion plus ou moins hermétique, sans valeur propre, sans substance. Les abeilles, qui avaient tout leur sens dans un terrain vague de Kassel, ne sont ici plus qu’un gadget amusant : « oh, le Centre Pompidou est ouvert sur l’extérieur, comme c’est significatif ! » Qu’on me permette un mauvais jeu de mot : quand la forme devient attitudes. Ce ne sont plus là que des attitudes, des postures, qui ont perdu leur aura, leur essence. Autant montrer la carabine de Chris Burden ou le coyote de Beuys : des illustrations, des citations, du spectacle. Et préciser qu’il a sélectionné des pécheurs des Caraïbes pour lui fournir les araignées de mer qui habitent ses aquariums, c’est vraiment tomber au niveau zéro de la représentation sans substance. Je crois que, si Pierre Huyghe se livre à ses aberrations, alors que son talent réside ailleurs, c’est en bonne partie à cause de la vacuité de la critique sur son œuvre, à cause de l’omniprésence de sa cour de thuriféraires sans esprit critique, encensant son travail sans réfléchir et hurlant au crime de lèse-majesté quand on ose différer (mais enfin, c’est un artiste majeur de la scène française et internationale !) : dur prix à payer pour la gloire…

Lire cet excellent commentaire sur l’impossibilité d’une rétrospective.

Il faut absolument lire la critique de Maxence Alcalde. 

Photos 2, 3 et 4 de l’auteur; photo 1 courtoisie du Centre Pompidou. Pierre Huyghe étant représenté par l’ADAGP, les reproductions de ses oeuvres ont été ôtées du blog à la fin de l’exposition.

28 réflexions sur “La ménagerie de Pierre Huyghe

  1. Vint@ge Plissken dit :

     » C’est la rétrospective d’un « artiste majeur de la scène française et internationale » (c’est écrit dans le livret de salle)  » (LR)
    Oui, c’est ça le problème. Qui pour le croire ? Les commissaires de l’expo parce qu’ils y croient à fond à Pierre Huyghe ? Les galeristes qui vendent l’artiste parce que le label Beaubourg c’est bon pour la cote d’un artiste vivant ? Des étudiants aux Beaux-Arts qui rêveraient d’avoir autant de cimaises et d’espaces pour montrer leur travail ?
    Pourquoi écrire « artiste majeur de la scène française et internationale » ? Au cas où on serait trop cons pour ne pas s’en apercevoir par nous-mêmes ? Et s’il l’est vraiment, et peut-être d’ailleurs après tout, son travail ne se suffit-il pas à lui-même sans qu’on ne ressente le besoin de signaler « artiste majeur de la scène française et internationale » ?

    [c’est bien pour ça que j’ai fait cette citation…]

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  2. Pierre Denan dit :

    Ok. Je vais le faire vite : blog de merde, article de merde, ou le degré zéro de la critique. Ce que j’écris est à la hauteur de ce que je découvre – ce blog –, et lis – le retour d’expo. Aucun travail, aucune pensée. Je passe sur le ton méprisant – le titre du papier est, à cet égard, programmatique. Inutile de développer, évidemment. Puis-je vous suggérer, sinon de changer de lunettes (autrement dit vous acheter un cerveau), du moins de vous carrer vos guillemets bien profond ? PS Plus sérieusement : vous n’aimez pas ce travail ? Ok. Mais travaillez, mon vieux, dites-nous pourquoi. Ou taisez-vous.

    [Que voilà une critique intelligente !!! La clique s’est concertée et vous a délégué pour venir poser votre étron ici, faites vite cher Monsieur, faites vite, ne développez pas, affichez votre suffisance, proférez vos grossièretés et retournez à vos certitudes et à vos fantasmes auto-édités. Défense de toucher à l’idole.]

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  3. Alain dit :

    Un grand merci à Lunettes Rouges d’être le seul à oser dire que le roi est nu et que le buzz autour de Pierre Huyghe, orchestré par ses amis (Consortium, ce M. Denan, …) est en bonne partie du vent. Au milieu de l’hagiographie parisienne, ça fait du bien de lire une opinion non conforme. Et je suis d’accord : ses films et ses événements sont intéressants, mais cette exposition sent le réchauffé et le rance.

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  4. Miss Sing dit :

    @Pierre Denan
    Je ne sais qui vous êtes mais vous êtes très dur (impoli au possible) à l’égard de l’hôte de ces bois ô combien denses depuis le temps …

    allez LR, on passe outre, on suit ses cartes et son sextant, on ne dérive pas de son cap.

    [Qui est Pierre Denan ? J’ignorais son existence jusqu’à ce qu’il vienne déposer son paquet ici ce matin, et me suis un peu renseigné. Voyez son site : il écrit des textes littéraires sur lesquels je ne porterai pas de jugement, vous laissant lire sa page de garde et goûter par vous-mêmes son style, et il contribue à quelques revues critiques, proches des Presses du réel et du Consortium dijonnais, grands inconditionnels de Huyghe et consorts – d’ailleurs, avec un de ses amis…
    C’est un second couteau de la critique post-moderne française, il affiche des concepts plutôt que d’avoir une pensée originale et, comme vous pouvez le voir dans son commentaire, il insulte quiconque n’adule pas ses icônes préfabriquées plutôt que d’argumenter.
    Rien que de très banal que ce petit marquis-là, ce n’est pas ça qui m’empêchera de critiquer ou de dormir, ni ne me fera changer de cap.
    Nous nous contenterons de sa brillante contribution de ce matin, et il ira désormais tout droit dans la poubelle à spams.]

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  5. jacquelet dit :

    LR, vous êtes sévère avec Pierre Denan
    En parcourant rapidement son site je trouve un long texte dont l’incipit : « Suppositoire à la glycérine, lavement, elle se fait enculer. », ne peut présager que du bon (littérairement parlant, bien sûr)… Même si je n ‘ai pas lu la suite.

    Plus sérieusement, votre critique sur Huyghe me semble en demi-teinte, on sent l’ironie sur la statue du Commandeur mais j’aurais aimé plus de précisions sur les oeuvres et l’expo elle-même…

    [Créons le CAPD Club des admirateurs de Pierre Denan…
    Plus sérieusement, vous avez raison, j’ai rajouté quelques lignes.]

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  6. lcdc dit :

    le roi est nu et les grandes prêtresses déléguées aux postfaces restent bien coiffées, bien habillées. Vous ne lisez pas attentivement les détails Vint.Plis., parce que la ligne de LR est là même depuis un moment. Je suis retourné lire les papiers de l’expo d’un autre cheval de cette écurie, Philippe Parreno (pour ne pas le citer), au même endroit et sa conclusion est identique: le catalogue est intéressant. Idem pour HS cet été au pav. Franç. à Ven.
    Je ne lis pas les catalogues qui sont liés à cette pensée parce qu’il me semble qu’il y a des choses bien plus passionnantes à lire (je veux parler de littérature et de poésie, ces artistes qu’on appelle écrivains et qui s’inventent un langage pour nous emmener quelque part parce qu’ils savent s’y prendre quand on les lit). En ce qui me concerne, je n’ai jamais aimé ces vaporisations artistiques, ne comprends pas leurs démarches et me fout des explications, ces combines me font penser à la musicologie à l’Ircam. Bon, Pierre Hygue semble meilleur réalisateur que plasticien. Il fait des films ésotériques french-touch artys et sa pratique des arts plastiques s’est desséchée, n’a plus de consistance. Il n’a pas trouvé le moyen de communiquer avec la matière même et reste à l’extérieur des objets qu’il manipule et le résultat ressemble techniquement à ce que ferait un commissaire d’expo possédant un peu d’imagination et d’inspiration. Un créateur d’ambiances oniriques, ésotériques et feutrées mais si Alain nous dit que cet enchevêtrement de fictions ennuyeuses sent le rance, doit-on comprendre que notre artiste ne comprend pas totalement le vocabulaire qu’il déploie, s’emmêle les pinceaux dans son scénar, alors pourquoi une rétrospective?
    Ça fait plus de quinze ans qu’ils (elles) nous serinent (les institutions) que lui sa bande et consorts, c’est bien. Après avoir mangé en continu une grande partie du gâteau, après s’être quelque peu éclipsés à la fin des années 2000, après avoir vendu à l’étranger où ils y ont été honorés (super la djet-set wasp, tant mieux) on les fait revenir ici tels des stars de rock. Sauf que c’est un peu tôt et que ça en deviendrait suspect, même. Le vrai problème est que depuis le temps, ils (elles) sont des centaines, les jeunes (mondialisés) à s’être engouffré dans la french-touch arty (directeurs, commissaires, profs, artistes tous copains) et on a eu le droit dans les années 2000 à cette tendance toujours au même endroit, tous les ans avec le prix de la fameuse selle du champ (de courses). Maintenant, la concurrence est si sévère que les subventionneurs ont fait des clauses spéciales pour qu’ils expriment ainsi tous ensemble leurs convictions filmiques particulières. Si les particularismes, les compétences de ces artistes plasticiens(nes) révisionnistes étaient ramenées au secteur privé, ça nous donnerait aujourd’hui des metteurs en scène de pub, de clips, des superviseurs de défilés de modes, de concerts, d’évènementiels, des directeurs artistiques, autrement dit, des tâcherons de scénarios bien brefs, aux ficelles toutes huilées (pour leurs publics), des petits poèmes machins quoi. Avec la mondialisation on supposera la suite, gagner des clopinettes, ouai c’est pas glorieux et puis, la place est prise par les réalisateurs qui apprennent le métier dans les écoles de cinéma, ces artistes qui s’assument littéraires. Aujourd’hui, le cinéma, le vrai, le grand, continue de nous en mettre plein la figure et ce n’est pas inconfortablement installé dans les expos que le regardeur (spectateur) se colle un film de 2 heures. En voyant tous ces mélanges confus + beaucoup de documentation sur la documenta de Kassel l’an dernier, les biennales de Venise et de Lyon, l’expérience des jeunes commissaires au Palais de Tokyo cet été, l’Institut d’Art Contemporain, on s’aperçoit que l’occident s’est vraiment, mais alors vraiment essoufflé. C’est la crise et ils sont là à dire aimez-nous, comprenez pourquoi vous devez nous aimez, les dinosaures commencent à s’inquiéter. Le langage a implosé, n’est plus maîtrisé, c’est pas grave, les historiens révisionnistes sont aux commandes et cherchent pour nous des scénarios spirituels qu’ils ne savent plus trouver alors, ils bavardent de projets futurs avec leurs copains artistes qu’ils se sont fabriqués. Maintenant leur forteresse est solide, maintenant ils y sont bien à leurs postes, les intermédiaires, ils font tourner les artistes « internationaux » et tout baigne dans la vacuité, une vraie secte tentaculaire, seulement voilà, les jeunes Chinois débarquent. Ils ne vont pas trottiner sur leurs selles dans les champ et aux abords des marres quand ils retournent en Normandie, eux. Ils ne s’enquiquinent pas à speaker l’inglish eux, à très vite boucler la boucle transatlantique, eux. La rigueur, la discipline, les règles, la simplicité, ils savent ce que c’est eux, les taoïstes. Pour revenir à ce panthéon dédié aux arts plastiques, la meilleure expo narrative de quelqu’un qui sait ce qu’est la narration est celle qu’avait fait Jean-Luc Godard, évidemment (et aller savoir pourquoi il avait eu tant de problèmes avec le musée). Restons quelques secondes encore dans le cinéma avec une autre pointure, Andreï Tarkovski qui dit : le réalisateur doit tout savoir et savoir tout faire dans le moindre détail pour rendre le résultat encore plus harmonieux. Il n’est pas compliqué de comprendre pourquoi les bons cinéastes ont tourné peu de films. Le meilleur exemple cette année, c’est le prodigieux orchestrateur, Harmony Korine avec son « Spring Breakers». Me fais-je bien comprendre, non ?

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  7. Vint@ge Plissken dit :

    On se marre bien ! Ce Pierre Denan, inconnu au bataillon, doit revenir. Il nous donne des leçons, du haut de sa fatuité, et c’est drolatique. C’est marrant de voir la jeune scène française a Beaubourg : les Philippe Parreno, Loris Greaud, Cyprien Gaillard, Adel Abdessemed et autres Pierre Huyghe. On les voit tous défiler. Ils sont tous a peu pres cales dans les memes paramètres (installation, vidéo, objets sacralises, la ruine, le noir, etc.). On veut a chaque fois nous en faire des grands. Le « artiste majeur de la scène française et internationale » revient a chaque fois dans les livrets. Servi a toutes les sauces. Puis on voit le truc. Et on se dit – putain, c’est ça ! Un exemple révélateur : Le pubard Abdessemed présente un assemblage géant d’animaux calcines et le cartel du centre Pompidou, concernant cette oeuvre, nous disait : attention, cette pièce a les memes dimensions que Guernica. Waouh!, implicitement, le jeune artiste joue dans la meme cour que Picasso. Comique. Suffit-il de reprendre les dimensions exactes d’un chef-d’œuvre de l’histoire de l’art pour pouvoir prétendre a pareille puissance ? Foutaises. L’accumulation charbonneuse de Abdessemed restait une accumulation charbonneuse, ni plus ni moins, sa seule puissance etant d’ailleurs de révolter Brigitte Bardot, l’amie des animaux. Alors que le Guernica de Picasso a une telle puissance visuelle et symbolique qu’il nous amène ailleurs, ne s’epuisant pas. @lcdc : des choses intéressantes dans votre prose. Mais on dirait que vous placez le cinema au-dessus des arts plastiques. Euh…, effectivement, le cinema est un art si vous citez Tarkovski ou Godard. Mais vu les merdes de 95% de notre production hexagonale française contemporaine marquée par une paresse formelle et narrative affligeante, franchement, nos plasticiens actuels n’ont pas a rougir devant les bouses filmiques françaises actuelles qui pullulent sur nos écrans. Et effectivement, Spring Breakers d’Harmony Korine est un tres grand film si on le compare a toutes ces merdes. Mais si on lui met en face Bling Ring de Sofia Coppola, alors il reste bon mais pas si original que ça dans sa thématique (le miroir aux alouettes de la célébrité et de l’argent facile).

    [Ouais ! et devenez membre du CAPD, Club des admirateurs de Pierre Denan]

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  8. Jill Tonic dit :

    Pierre Denan est brutal, aucun doute. Mais il a parfaitement raison de souligner qu’à part les habituels arguments du complot-institutionnel-visant-à-promouvoir-l’art-français, arguments largement relayés par les commentaires de ce post qui mettent dans le même sac, en vrac et sans discernement, un peu tout ce qu’on a pu voir à Pompidou ces derniers mois, vous ne proposez qu’un billet d’humeur. Le degré zéro de la critique, en effet.
    Je vous suggère d’aller lire le très beau texte de David Robbins (artiste américain), intitulé « science-fiction chaude », qui porte sur le travail de Pierre Hyughe et donne de très bonnes clefs de lecture. Des idées!
    A moins que la perspective de lire un texte publié par les presses du réel ne déclenche chez vous et vos commentateurs le même réflexe pavlovien que plus haut.

    [Je n’ai aucun problème avec un commentaire comme le vôtre, plus policé et moins stupide que celui de votre ami, lequel n’a pas critiqué un postulat supposé dudit complot institutionnel, mais s’est contenté de se répandre en obscénités. Distinguez ce que j’écris de ce qu’écrivent les commentateurs que d’ordinaire je ne censure pas, sauf s’ils sont vraiment insultants ou contreviennent à la loi. J’irai lire David Robbins, dont je connais et respecte le travail; il n’en reste pas moins, à mes yeux (fort minoritaires face au déferlement marketing, je vous le concède) que, si le travail de Huyghe a bien des facettes intéressantes, cette exposition est, pour moi, loupée.]

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  9. jacquelet dit :

    Merci, LR, d’avoir ajouté quelques lignes en effet plus explicites sur votre approche de PH et de l’expo. Je vais aller la voir néanmoins. Votre addition est la réponse la plus fine au « débat » qui a enflammé quelques commentaires. Ce matin j’ai lu un nouveau commentaire de Pierre Denan, vous l’avez retiré c’est votre droit. Je me demandais simplement pourquoi une telle violence dans les échanges, une telle hargne dans les propos. Le fait que vous rajoutiez un paragraphe à l’exposition prouve, s’il en était besoin, que vous savez entendre les remarques et que celles-ci n’ont besoin ni d’anathèmes ni de vulgarité pour se faire entendre. Du coup ce matin en lisant Pierre D j’avais envie de lui dire « pourquoi tant d’acrimonie ? LR est un blog, celui d’un amateur qui au fil des années et parce qu’il fait cela avec persévérance et vaillance, a mérité d’être largement suivi. Nous, ses lecteurs, pouvons ne pas être d’accord avec lui, regretter ceci ou cela, préférer des lunettes bleues ou vertes, et nous pouvons le lui faire remarquer dans les limites de la politesse, ce qui est normal. Je me souviens des commentaires sur le site Chronic’art qui finissaient en pugilats. Que les enjeux esthétiques méritent les polémiques et la bagarre, c’est sûr. Mais la guerre, surtout la guerre binaire (c’est bien/c’est pas bien), non ? »
    Quand je lis vos réserves, LR, je les entends comme les vôtres c’est une manière de dialogue qui ne m’empêche pas de me souvenir de mon choc profond en découvrant L’expédition Scintillante. Vos critiques ne m’empêchent pas d’admirer le travail de Parreno (El sueno de una cosa, me parait une oeuvre passionnante par exemple et son film sur JFK avait beaucoup de forces)… Bref, pardonnez moi cette longue coulée vasouillarde, mais si j’aime venir ici c’est dans l’espoir d’un peu de tenue dans les échanges, d’un peu de courtoisie dans les désaccords, d’un peu d’humilité dans les avis)
    J’en reviens à regretter mon ironie sur le début d’un texte dont je n’ai rien lu (cf plus haut)
    Bref (2) peace and love my friend !

    [Merci d’apporter ici un peu de sagesse. Je n’avais pas l’intention de publier le second commentaire de Monsieur Pierre Denan, mais il y a des bugs dans la gestion des commentaires du site, et il est revenu tout seul. Ou alors, c’est un complot…]

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  10. jacquelet dit :

    @Jill Tonic

    J’écris un commentaire avant de lire le votre.
    Merci de nous indiquer ce texte de D. Robbins
    comme j’apprécie les editions du réel

    Quant au reste, évitons les bons et les mauvais points. LR fait un billet d’humeur plus qu’une critique sérieuse, c’est son droit c’est la raison d’être d’un blog qui parcourt de nombreuses expositions. Certains textes sont plus développés, d’autres plus rapides, certains riches d’autres plus pauvres. Personnellement je serai incapable de tenir ce rythme-là et vivant en banlieue j’essaie de me tenir par là au courant… Simplement mais c’est déjà bien.

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  11. Humeur Noire dit :

    Vous ne pouvez pas continuer à oublier des humeurs dans la rubrique culture de ce qui reste du plais grand quotidien de france. on se croirait bientôt au troquet du coin entre gardiens d’immeubles. Pierre H vaut ce qu’il vaut mais vous lui avez volé la vedette . Nous préfèrerons lire des blogs éducatifs . Élisabeth Lebovici est bien plus consciencieuse et même lorsqu’elle n’aime pas, son aigreur reste drôle et son génie sa science l’excusent. Par ailleurs elle milite pour des causes nobles, alors qu’ici il suffira d’exposer une paire de seins pour faire sens et vous enthousiasmer . Je pense que votre orgueil n’a d’égal que votre mauvaise foi. Laissez de la place à des gens plus sérieux et partez vous promener en expo en bonne compagnie et après faites vous masser. Mm si PH est du réchauffé , votre avis, présenté ainsi, n’est pas intéressant . Vous êtes parfois intéressant mais votre suffisance passe
    Écrase le peu de joie qui nous reste lorsque notre quotidien référence nous aiguilles malgré nous sur vos humeurs . Consultez.

    [Décidemment, on fait feu de tout bois pour défendre Pierre Huyghe…]

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  12. Humeur Noire dit :

    Mais non , lisez bien je ne défends pas pierre huyghe, on n’est pas ici à la distribution des médailles for de tel ou tel artiste, l’olympisme de l’art non merci. Par contre je vous conseille de prendre des vacances et de cesse de nous servir vos mauvaises humeurs.
    Mettez plus d’énergie à bien construire vos visions plutôt que de répondre avec mauvaise foi aux critiques que l’on peut émettre .
    Vous avez lancé un débat lamentable et assez désagréable, parlez plutôt que de ce qui vous intéresses. Je me permet de vous dire tout cela car je suis un lecteur du Monde et que la page culturelle, est bien dégradée , beaucoup plus que le centre pompidou par PH.

    [Ce qui est lamentable -et désagréable -, c’est d’être incapable de faire la différence entre un blog et ‘le journal de référence du soir’, et de vouloir régler ses comptes avec Le Monde à travers moi, tout en se posant en donneur de leçons dont je n’ai que faire. Et prenez des cours d’orthographe au lieu de pontifier]

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  13. Bonjour,
    Je découvre votre blog et le mets dans mes tablettes puisque mes pas me mènent régulièrement à Pompidou.
    Ici, votre discussion est assez drôle… le résultat est que j’irai voir ce Pierre Huyghe.
    Cordialement

    [Mon but n’est pas de faire baisser la fréquentation du Centre Pompidou, mais d’ouvrir un débat occulté presque partout ailleurs. Je suis heureux de votre réaction]

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  14. Julien Pontvert dit :

    Ouais, c’est ça, humeur noire, une médaille en chocolat à Lebovici qui « milite pour des causes nobles » et un bonnet d’âne pour LR qui se contente d’exposer des paires de seins.
    Dis mon vieux, conseil d’ami, tu devrais parler de ton problème à un psy. A ce stade là, c’est grave.

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  15. Vint@ge Plissken dit :

    C’est quand même marrant : de nouveaux venus arrivent, souvent lorsque LRouges minimise la soi-disant toute puissance plastique de certaines de nos jeunes stars actuelles (Loris Gréaud, Pierre Huyghe), pour aboyer, critiquer à toute berzingue en disant, choses classiques, que le blogueur est nul et que les intervenants qui prolongent le fil de la discussion sont tous des ringards et des incultes.

    Mais les cocos qui critiquent, au lieu de se pâmer benoîtement devant l’art prodigieux de Pierre Huyghe (la palme revenant à Sir Pierre Denan), devrait nous faire une critique, là, dans le fil du post pour nous convaincre de la force de l’art du dispositif de Huyghe.
    Mais non.
    Rien.
    Juste des petits cacas nerveux pour nous dire qu’on est des cons qui ne comprenons rien à la puissante contemporanéité des Grands Plasticiens Français actuels.

    Il m’arrive d’être en désaccord avec LR, je le trouve des fois trop indulgent avec certains photographes etc., mais si on vient sur ce blog c’est qu’il y a un gros boulot de fait. Assez impressionnant. On vient pour lire, apprendre, et pourquoi pas batailler, ou revoir nos jugements…

    L’expo de Pierre Huyghe ressemble selon moi à un gros pet foireux. Mais vu qu’elle assimile le ratage dans le dispositif même, elle peut tel un chat assez habilement retomber sur ses pattes. Seulement avant Huyghe, il y a eu Duchamp… Godard… Par exemple, quand il expose un pot de fleurs Leroy Merlin, il a vu et recopie JLG/’Voyage(s) en utopie’, 2006/2007.

    [oui, c’est un symptôme intéressant que cette arrivée soudaine de défenseurs de la postmodernité venus de nulle part. Et merci]

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  16. Julien Pontvert dit :

    Bien sûr, si on vient ici pour la ‘pédagogie ‘ et non pour avoir l’opinion du blogueur, on risque fort d’être déçu . Alors les imbéciles éructent mais les sages sourient. L’humeur noire, c’est la bile, non ?

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  17. Les sicaires de Huyghe, faute de talent propre, le parasitent sous couvert d’hommage :
    « The White Dog is One of The Stars of Documenta 13, 2013. Back from Pierre Huyghe exhibition at The Pompidou Centre, Paris, september 25 2013. Pigment on canvas, 35 x 27 cm. »
    Remarquable de profondeur insondable, non ?
    C’est une œuvre de l’inénarrable auteur de « Suppositoire à la glycérine, lavement, elle se fait enculer », distribué dans les meilleures librairies…

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  18. Exch-Nolli dit :

    Je suis allée voir l’expo dont nous parlons cette semaine, et je suis en partie d’accord avec vous: les œuvres (ou fragments de celles-ci) réunies en un même espace muséal, ne se font pas toujours écho, et la simple juxtaposition de clins d’œil à d’anciens travaux ne vient pas questionner un sens nouveau. Je ne dirais cependant pas que toutes les œuvres présentées sont démunies, par le simple fait de leur exposition à Beaucoup, de leur « aura », mais je m’en expliquerai plus tard.
    Avant tout, j’aimerais vous poser quelques questions: Vous attendiez-vous, en tant que critique, à autre chose en vous rendant à l’exposition rétrospective consacrée à Pierre Huygue au Centre Pompidou? Vous dites: « Pierre Huyghe a loupé cette exposition. Il l’a loupée parce que les éléments forts de son travail (…) sont du domaine de l’évènement (…), et que vouloir citer un événement en en transplantant quelques éléments disparates dans l’espace du musée tombe à plat », mais pouvait-on rendre compte différemment dans l’espace d’un musée de la quasi-totalité d’une œuvre basée justement sur l’événement? La contrainte de la rétrospective ne venait-elle pas d’emblée selon vous casser tout espoir de sens nouveau (ou de sens tout court)? A mon sens, Pierre Huygue n’a pas « loupé » cette exposition, puisque cette exposition a complètement pris le dessus sur l’artiste. Autrement dit, ce n’est pas une exposition « de » Pierre Huygue, mais une exposition « sur » Pierre Huygue, ou encore: cette exposition n’apporte pas de sens nouveau, mais un simple aperçu des 20 ans de carrière de l’artiste. Effectivement, la question du pâle reflet se pose à juste titre, puisque cette exposition n’est par définition même qu’un reflet! Mais le Centre Pompidou avait-il une autre ambition que de tenter de « rendre compte »? Le livret consacré à l’exposition lui-même témoigne d’un envie de présenter l’artiste « au grand public », qui n’a pas eu l’opportunité d’être confronté aux travaux de Pierre Huygue. On a donc devant nous un cliché d’une période donnée, et pas une œuvre en tant que telle (ou en tant qu’exposition).
    Devant tous ces travaux sortis de leur contextes qui cohabitent tant bien que mal les uns avec les autres, deux possibilités s’offrent à nous : affirmer que l’idée de la rétrospective concernant cet artiste est absurde, ou considérer que ces « pâles copies », qui vivent dans la continuité de travaux bien plus importants, sont des outils d’appréhension d’une œuvre globale. Dans ce cas, l’exposition a une portée pédagogique (ou du moins informative), et non plus vraiment artistique. En faisant le choix de l’absurde ou du pédagogique, on pourra considérer que l’ « aura » des œuvres est écorchée, ou qu’elle prend une seconde dimension. Reste à savoir de quoi on parle.

    [Merci de cet intelligent commentaire : je trouve que vous avez plutôt raison sur la dimension rétrospective, c’est bien vu. Une rétrospective (ou, comme dit prudemment Pompidou « une exposition à caractère rétrospectif ») n’a guère de sens pour Huyghe, mais je crois que lui-même ne s’en rend pas compte, tout affairé qu’il est à citer et reciter ses travaux passés; ou alors, il fallait la limiter aux pièces susceptibles d’être correctement évoquées, Streamside Day, The Host and the Cloud, peut-être L’expédition scintillante, en se contentant des vidéos et sans tous ces artefacts idiots. Je ne crois guère à la dimension pédagogique par contre : ce n’était sûrement pas l’intention de l’artiste. S’est-il fait avoir par Pompidou, comme vous le suggérez à demi-mot ? Ce serait au fond assez drôle.
    En tout cas merci de votre commentaire, un grand merci après les âneries thuriféraires ci-dessus.]

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  19. Exch-Nolli dit :

    Ou alors, il aurait fallu interroger d’avantage cette notion de fragment, justement. Pierre Huygue en parle beaucoup, avec un discours bien (trop) rôdé, mais ne pose pas la question de la disparition de l’oeuvre dans le temps. Que reste-t-il de l’oeuvre événement, créée in situ, après l’événement? des critiques? des photos? ou des reconstitutions édulcorées dans les musées? Ces questions ont déjà été abordées par d’autres bien sûr, mais selon moi, c’est bien la seule manière d’appréhender une expo rétrospective d’un artiste comme Pierre Huygue. « Les artefacts idiots » comme vous dites, et pour ne citer qu’eux, auraient alors trouvé leur sens, non pas comme oeuvres, mais comme tristes résidus d’oeuvres passées. Alors que certaines oeuvres tendent à se réinventer à chaque exposition, d’autres sont condamnées par essence à perdre tout sens en dehors d’un contexte précis… Bref, je pense que l’idée de cette exposition aurait pu être intéressante, si les oeuvres présentées ne l’avaient pas été en tant que telles justement… Là, il semblerait que Huygue et Pompidou se soient trompés d’objet, dans leur communication, du moins.

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  20. Frustré de ne pouvoir diffuser publiquement mon point de vue critique sur cette exposition parce que certains de mes étudiants doivent en réaliser une analyse critique et je ne veux pas influencer d’une quelconque façon leur jugement (nourri notamment par les lectures qu’ils pourront faire d’articles et de commentaires de blog), je me permets malgré tout de pointer trois choses. La première est relative à votre billet, qui prête trop facilement le flanc aux critiques des « thuriféraires » en les installant implicitement déjà comme personnages de votre critique. Vous les appelez en écrivant : « C’est la rétrospective d’un « artiste majeur de la scène française et internationale » (c’est écrit dans le livret de salle) et, aujourd’hui qu’il est à la mode et célébré partout et qu’il « crée le buzz » « . Je pense qu’il faut se défier de cela, de cette ironie quelque peu lourde qui peut vous identifier à une position de ressentiment à l’égard d’une coterie, comme le pointe Jill. Cela rend illisible ou inaudible le reste, même si ce reste me semble aussi un peu léger. L’article de parisart.com que vous indiquez, de facture académique ou scolaire, est plus argumenté et laisse une place plus importante à une discussion ou cogitation possibles des questions adressées par l’auteur.
    Autre point, j’ai toujours été frappé à la lecture des entretiens avec Pierre Huyghe par un mode de fonctionnement qui balade l’interviewer : répondant à une première question interprétative de son travail (question souvent déjà établie sur des propos de l’artiste ou d’un de ses exégètes), Huyghe explique que certes oui on peut considérer son travail ainsi mais pas seulement, et conduit l’interviewer sur un autre terrain interprétatif…sur lequel l’interviewer se déplace rapidement, pour prononcer une nouvelle question relative à ce nouveau terrain et pour recevoir une réponse qui l’envoie encore ailleurs et ainsi de suite jusqu’à la fin de l’interview. Résultat, bien baladés, l’interviewer puis le lecteur ne se retrouvent assurés de rien concernant les positions de l’artiste, lequel revendique d’ailleurs l’absence de clôture interprétative de son travail. Dans l’exposition, nous sommes, en tant que visiteurs, bien baladés aussi, non ? Que veut dire ce mode de fonctionnement ? Qu’implique-t-il ? Pour quoi ? Pour quelle optique ou quelle résolution, même éventuellement provisoire ? Qui gagne à ce jeu ?
    Dernier point, que certains considèreront peut-être comme exogène à cette exposition mais qui m’a frappé, c’est cette extension-occupation d’un espace extérieur aux galeries d’expositions de la mezzanine sud de Beaubourg, bien connu pour être un lieu habituel de campements de sans abris. Ceux-ci ne peuvent ainsi plus s’y abriter. Je me demande simplement si Huyghe a eu une quelconque conscience de cela, et si le centre Pompidou n’a pas trouvé là une occasion de débarrasser cette partie du parvis de ces campements.

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  21. Adele dit :

    Etant une jeune étudiante en art, et apprenant tout juste à me familiariser avec les différents buts des artiste, je suis venus ici pour éclaircir ma vision sur l’exposition de Pierre Huyghe ( Artiste que je ne connaissais pas ). J’ai du mal à saisir toutes les attentes de l’artiste et ce qu’il a voulut montrer à travers ces oeuvres, je pensais trouver ici des infos pouvant m’aider à éclaircir ma vision de l’expo ( que j’ai trouvé plutot attrayante du fait même que je ne savais pas ce qu’il fallait y voir ). Malheureusement je n’ai trouvé ici qu’un champs de bataille… et moi ne connaissant pas du tout le potentiel de cette artiste j’aimerais savoir ce que Pierre Huyghe cherche à nous montrer.
    Merci pour ceux qui aurons le temps de me répondre.

    [Eh oui, ce n’est pas un blog très pédagogique… Mais vous trouverez cent autres recensions de l’exposition, bien plus instructives : Le Monde, le Beau Vice, et quasiment toute la presse écrite ou internet. Vous pouvez aussi lire le catalogue. Bon courage. Et quand vous saurez ce qu’il a voulu montrer, venez me le dire.]

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  22. Adele dit :

    Personnellement quand j’y suis allé il manquais déjà des oeuvres et j’était complètement paumé ( du fait qu’il n’y avait aucune indication ) donc je pense que cette exposition a du être surtout attractive au vernissage car là je n’ai pu que m’en remettre à mon imagination et à mon sens de la déduction ( même les surveillants ne savaient pas répondre à mes questions )… Mais je me suis laissé prendre au jeu, et je me suis laissée croire ce que je voulais. Je pense que c’est pour ça qu’elle m’a plue finalement; je me suis appropriée les oeuvres en décidant moi même de ce qu’elle voulait me faire voir, et après tout je pense que c’était un peu le but d’ou la phrase : « Il s’agit d’exposer quelqu’un à quelque chose, plutôt que quelque chose à quelqu’un ».

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  23. samuel dit :

    Avez-vous dit que c’est une expo très séduisante, et même pédagogique? Tout étudiant en école d’art un peu sérieux y comprendra comment développer au mieux ses projets entre cohérence et transgression cool.
    Pour ma part, j’y ai pris ce que je pouvais y prendre. Un sens désinvolte de la posture, une maîtrise peu commune des images et des outils qui les produisent.
    En sortant, je me disais qu’il est difficile de résister à ce pouvoir de fascination et que seule une pensée politique, une conscience du caractère douteux de ce pouvoir, précisément, pouvaient me permettre de les mettre en cause. Ces films, en particulier, nous absorbent, nous impressionnent, mais se posent toujours en surplomb. Ils affichent leur intelligence et ne consentent jamais à se justifier dans l’espace (vulgaire, ça va de soi) de la convention sociale.
    Bref, je me suis senti contraint d’aimer cette exposition et malheureux de me sentir si faible face aux doutes qu’elle m’infligeait.
    Votre analyse est très juste.

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  24. Je viens seulement d’écouter la manière dont Chantal Akerman démolit Pierre Huyghe en trois phrases (ici entre 46′ et 51′), celui-ci ayant dit (44′) qu’il voulait se séparer du spectateur :
    – « Là, tu es en spectacle à France Culture, non ? »
    – « Tu devrais rester dans ta chambre dans le noir. »
    – « Tu peux montrer des fourmis, un chien, le peindre en rose, tu donnes du spectacle. »
    Huyghe ne sait plus quoi répondre et bafouille « mais alors, tout est spectacle ». Pathétique… Le pauvre !

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  25. jim dit :

    Bonjour,

    Je trouve ce billet légèrement, léger! Et très polémique du vide. Même avec l’appendice.
    Juste pour rappeler qu’une rétrospective, reste une rétrospective et non une nouvelle exposition, il est donc normal d’y trouver des fragments… Que ces fragments cohabitent mal, ça peut s’entendre, je ne trouve pas personnellement que ce soit le cas.
    Connaissant le travail de l’artiste par son histoire et non son oeuvre, avant d’entrer dans l’expo, j’ai enfin compris ce qu’était son travail, et en quoi il m’a paru important et pourquoi il m’a touché.
    Quand a l’émission de France Culture avec Akerman, on ne peut pas dire qu’elle soit vraiment brillante. Et le fait de bafouiller n’est pas un signe d’abandon ou de faiblesse. Elle l’attaque, Il tente de s’expliquer. Très facile.

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  26. lullaby dit :

    D’après ce que j’ai compris de votre critique et des réponses que vous faites aux commentaires, vous semblez dire que cette expo n’est que de l’artifice notamment concernant les apparitions du levier blanc, de l’homme à la tête de faucon… vous pensez donc qu’il a choisit de créer ces évènements simplement pour amuser le public. Vous dites aussi que cette expo a été orchestrer pour créer le buzz, Pierre Huygh étant devenu une star à l’étranger… je dirais tout d’abord que je ne connaissait pas Pierre Huygh avant de voir sa rétrospective, je suis allée la voir si l’on peut dire par hazard, comme je vais visiter souvent les expo qui se tiennent à beaubourg. Je n’y suis allez avec aucun préavis, c’était de la totale découverte, et cela m’a subjugué. Ce n’était pas un divertissement c’était la découverte d’un univers
    époustouflant, décalé, étrange, qui nous prend de plein fouet, qui m’a plongé personnellement dans un état presque euphorique. On entre réellement dans son univers, c’est vivant, il devient notre réalité, on est plongé dedans. On se sent très libre dans son espace, on se l’aproprie, il nous traverse, m’a traverser. Peut être que vous y êtes allé avec certains préjugés, en averti, et que vous avez comparé ce que vous connaissiez de Pierre Huyghe à ce qui était exposé, et qu’il vous a été difficil d’être surpris forcément, de la visiter avec un regard neuf, mais comprenez que pour ceux qui ne connaissaient rien de Pierre Huyghe avant, cette rétrospective a été un choc.

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