Comment ne pas se rouler par terre à la Pinacothèque (de rire ou d’indignation)

Utagawa Hiroshige, Akabane au sud de la ville avec une vue du temple Zojo sous la neige, série des Lieux célèbres de la capitale de l’Est, 1844-45, estampe à partir d’une gravure sur bois colorée

Utagawa Hiroshige, Se délectant du dîner à l’auberge, série des Soixante-neuf étapes du Kisokaido, 1838-42; estampe à partir d’une gravure sur bois colorée

Utagawa Hiroshige, Vue d’Ueno de l’autre côté de l’étang de Shinabazu à travers les branches d’un pin, série des Cent vues célèbres d’Edo, cycle de l’automne, 1857/VIII, estampe à partir d’une gravure colorée, 36.2×24.5cm

Comme chacun, je suis toujours content de voir ou revoir des tableaux de van Gogh, en l’occurrence venant principalement du Musée Kröller-Müller à Otterlo, où l’on va trop peu souvent. Et je suis ravi de découvrir le corpus des estampes d’Utagawa Hiroshige  (Ando Tokutaro) prêtées par le Musée d’Art Populaire de Leyde (à la Pinacothèque jusqu’au 17 mars), j’y découvre cet artiste voyageur, illustrateur touristique au sens marketing très pointu, à la fois pittoresque et formel. Ses perspectives structurantes, ses images de la vie quotidienne, ses effets de brume, de neige, de pluie, d’atmosphère, son jeu avec les détails au premier plan (comme la tortue ci-dessous) attirant davantage l’attention que la scène ou le paysage du second plan, tout en fait un artiste intéressant à découvrir. Et je vous aurais sans doute parlé davantage de son style, de ses couleurs, de ses atmosphères pacifiantes, et de son sens du business, si je n’avais pas été victime d’une apoplexie lors de la suite de ma visite.

Hélas, trois fois hélas, il faudrait s’enfuir au plus vite après avoir visité l’exposition Hiroshige, ne surtout pas aller voir les van Gogh en face. Non point qu’ils soient détestables, bien au contraire, mais ils sont ici

Utagawa Hiroshige, Tortue suspendue à la balustrade d’un pont, le mont Fuji au loin

instrumentalisés pour une marotte du maître des lieux, le rapprochement incongru. On y avait déjà eu droit avec Giacometti et les Étrusques: si cette exposition-là était une catastrophe, quels mots trouver pour celle-ci ? Au prétexte de l’intérêt que van Gogh eut pour l’art japonais, des quelques copies qu’il fit d’estampes japonaises et de deux ou trois citations de ses lettres (« le Japon, ça ressemble à la Provence » ; « les impressionnistes sont des japonais français ») cent fois répétées ici, le directeur de la Pinacothèque annonce à grands roulements de tambour avoir trouvé une parenté infiniment plus profonde entre Hiroshige et van Gogh, et l’explicite sur des banderoles explicatives qui juxtaposent des œuvres de l’un et l’autre, en entier et en détail. Voyez, Hiroshige a peint des troncs d’arbre et van Gogh aussi, comme ils se ressemblent ! Regardez, tous deux ont peint des personnages cheminant dans la campagne, c’est bien la preuve de l’influence profonde de l’un sur l’autre ! Itou pour les brins d’herbe ! Les traits obliques pour représenter la pluie ! Et, ô

Pinacothèque, vue d’exposition van Gogh, banderole explicative

miracle, tous deux ont représenté des hommes descendant de cheval : puisqu’on vous dit que, avec Hiroshige, on vient de découvrir l’inspiration essentielle de van Gogh ! Même la pratique d’échanger des œuvres entre artistes est une japonaiserie…

Utagawa Hisroshige, Porte d’entrée du sanctuaire de Sanno à Nagatababa, Série des Lieux célèbres de la capitale de l’Est, 1832-35, estampe à partir d’une gravure sur bois colorée, 24.737cm

Vincent van Gogh, Pont basculant à Nieuw-Amsterdam, automne 1883, acquarelle sur papier, 40.3×82.2cm, Groninger Museum

Toujours prompt à découvrir, j’ai d’abord tenté de prêter quelque attention à cette thèse avant d’éclater de rire. Voici le plus bel exemple, devant lequel mon hilarité n’a plus eu de bornes : le pont basculant de Nieuw-Amsterdam a la même forme que la porte d’entrée du sanctuaire de Sanno à Nagatababa (banderole ci-dessous, avec un autre Hiroshige, au motif très similaire)). Lumineux, non ?

Pinacothèque, vue d’exposition van Gogh, banderole explicative

Donc si vous allez aussi voir l’exposition van Gogh (après tout, vous avez payé pour les deux salles d’exposition !) et si vous ne voulez pas vous rouler par terre de rire ou d’indignation, ne regardez que les tableaux, surtout pas les banderoles pédagogiques…

En somme il y a là deux expositions qui ne sont pas mal, prises séparément. Le crime (contre l’esprit) est d’en avoir voulu faire une seule.

Denis Rouvre, vue d’exposition Low tide, Pinacothèque

Par contre, on peut utilement aller voir, juste à côté, les photographies sombres et tragiques de Denis Rouvre : des rescapés du tsunami japonais, de face, en habits noirs, directs, dignes et superbes ; quelques paysages de la destruction aussi.

Photos 1, 2, 5, 8 & 9 de l’auteur; photos 3, 6 & 7 courtoisie de la Pinacothèque.

vue d’un rayonnage de ma bibliothèque

PS à minuit : cette photo pour tous les bons esprits qui, dans leurs commentaires, m’expliquent que je ne connais rien à van Gogh et n’ai qu’à lire ceci ou cela…

Je ne suis pas le seul à trouver ça débile

 

34 réflexions sur “Comment ne pas se rouler par terre à la Pinacothèque (de rire ou d’indignation)

  1. Jean-Claude dit :

    Et ils ont encore la courtoisie de vous laisser publier leurs photos avec ce que vous leur balancez ? Alors, ils manquent de monde, c’est sûr.
    Toutes toiles à découvrir ou à redécouvrir pour ceux qui ont su un jour trouver le chemin du musée K-M, pas si évident.
    Ceci dit, je suis d’accord avec vous sur le fond : Hiroshige est aussi un adepte de la ligne claire auquel on pourrait apparenter Hergé & Co, partant du principe des filiations obligatoires. Les quelques citations de Van Gogh sont surexploitées et les liens tirés par les cheveux ou les poils du pinceau si vous préférez.
    Mais je trouve votre méchanceté gratuite ; cet essai d’interprétation n’est pas pire que les égarement abscons et grammaticalement fantaisistes du conservateur d’Orsay qui a rédigé les commentaires de l’exposition Manet de l’année dernière. (Bien sûr que je connais son nom, c’est juste qu’il ne mérite pas la citation.)

    J’aime

  2. Miss sing dit :

    arf. costard taillé pour l’hiver.

    Dis donc, je suis partie d’un article signée Yvonne Thiriond sur la Japonisme en France au XIXème siècle. arrivés des premiers objets, par qui, comment, ouverture du Japon au monde, les arts décos, les arts anti-académique.
    Elle y mentionne une exposition en 1887 de Van Gogh au Tambourin.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Agostina_Segatori
    celle-ci présentait qqs peintures de sa main mais surtout la propre collection d’estampes de Van Gogh achetées chez le marchand Bing, grand promoteur alors de l’art japonais en France.

    de quoi était composée cette collection ? la pinacothèque se base sur celle-ci ? est-elle dispersée ? le musée de Leyde possède certaines de ses pièces ?

    J’aime

  3. Miss Sing dit :

    Monet = 250 estampes japonaises chez lui (collection parvenue intacte. à Giverny ? à la BNF ?)
    Les Van Gogh = 400 estampes réunies à eux deux. apparemment. qqs une sont conservées à Amsterdam. (d’autres en Ontario ? pas bien compris)
    et Van Gogh aurait bien connu la collection de Monet.

    Van Gogh en aurait copié
    dont, c’est évident et avéré :
    – le Pont sous une averse soudain d’Hiroshige
    – des prunelliers en fleurs toujours d’Hiroshige
    sans doute parce qu’il les aimaient particulièrement, pour se faire la main, s’imprégner de la peinture japonaise (mais via l’huile) et les avoir sous les yeux s’il ne les possédait pas.
    Apparemment, il était un fervent admirateur de l’art japonais et très japoniste.
    http://www.french.hku.hk/dcmScreen/lang3022/lang3022_japonisme.htm

    quant à donner l’impression de n’en faire que le seul ressort de son art et de son inspiration ……

    J’aime

  4. Charlotte dit :

    Pour ceux que cela intéresse, on connaît bien maintenant l’histoire passionnante du Japonisme du dernier tiers du XIXe siècle et et l’influence des Ukiyo-E sur toutes sortes de créateurs. Et il est incontestable que les peintres, de Monet à Van Gogh et bien d’autres, ont été fascinés par les estampes qu’ils se mettent à collectionner et leur manière nouvelle pour eux de rendre les paysages animés. Si bien que même si il n’y a pas copie à proprement parler, il peut y avoir quelque part dans l’inspiration une image subliminale qu’on ressent : et l’image du pont basculant s’inscrit quelque part entre tradition nordique et inspiration japonisante.
    Quant à l’excès réel des comparaisons : on est là dans la communication marchande toute puissante et omnisciente. Dommage dans une pinacothèque ! mais cela devient si fréquent…
    Revoir Hiroshige à Paris : c’est bien !

    [à ceci près que le pont basculant date de 1883, trois ans avant la venue de van Gogh à Paris : or toutes les références aux influences japonaises datent de Paris ou d’Arles, me semble-t-il.
    Ceci dit, je ne nie pas que l’art japonais ait influencé van Gogh, ce serait stupide de ma part; je dis simplement qu’ici la ‘découverte’ de la prépondérance de cette influence sur sa peinture n’est ni justifiée, ni crédible, et que ce n’est pas avec ce type de démonstrations purement formelles qu’elle le deviendra.]

    J’aime

  5. lorant21 dit :

    J’ai vu effectivement ceci à la télé. J’ai moi aussi plus pensé à Hervé qu’à V.VanGogh. Quand au musée Kroller-Muller, signalons qu’il est à la campagne dans une magnifique demeure: pas difficile d’accès comme Amsterdam: aucune excuse!

    [ouais, aller en transport public à Otterlo, c’est quand même plus compliqué qu’aller à Amsterdam en TGV; mais en effet c’est dans un parc, très bel endroit]

    J’aime

  6. Toutes ces estampes japonaises me renvoient à ma balade de la semaine dernière au musée (et jardins) d’Albert Kahn… Une découverte intéressante et relaxante, selon les jardins !

    Vous me donnez très envie d’aller découvrir le corpus des estampes d’Utagawa Hiroshige, mais je sais dorénavant qu’il ne me faudra pas porter trop d’importance à l’exposition sur Van Gogh 🙂

    Merci pour ce partage et bon courage pour la suite de vos aventures artistiques !

    J’aime

  7. Pourquoi vous moquer ? Cette approche de comparaison directe est nettement plus amusante que bien d’autres muséographies ; on n’est pas obligé de lire les déductions historico-techniques tirées par les cheveux de l’accrocheur, mais on peut suivre les ponts jetés par son coup d’œil comparateur ; et puis les œuvres montrées ne perdent rien à la juxtaposition.
    Contre les apoplexies indues, je vous conseille quatre granules homéopathiques d’humor-nigra 12 CH avant chaque exposition.

    [merci pour l’homéopathie. Ceci dit, les oeuvres d’Hiroshige et celles de van Gogh sont dans deux bâtiments différents, aucune juxtaposition possible sinon par le biais des banderoles ‘pédagogiques’ dont deux sont reproduites ici]

    J’aime

  8. Thoin dit :

    Très étonne d une telle violence
    Allez à Nara dans le temple au Japon et si l influence du japonisme sur van gogh ne vous paraît pas claire alors continuer vos vaines critiques.
    Je n’ai pu voir cette expo dont le sujet est passionnant tout comme il est bon de rappeler l apport des applats et des contours qui marquera Degas

    J’aime

  9. Adolf Mickey dit :

    Un peu de la méchanceté gratuite mais bon les Parisiens adorent ça alors bon … Pas complètement faux dans le fond vos remarques mais la critique excessivement severe ne sert pas vos propos.

    J’aime

  10. Pacidius dit :

    De façon générale, il ne faut JAMAIS perdre son temps à lire le blabla pédagogo idéologique par lequel on cherche à vous imposer le SENS (!!!) des expositions. Regarder les tableaux après s’être informé sérieusement ailleurs est bien préférable.

    J’aime

  11. e2l dit :

    Mais vous avez mangé du lion!
    Les recherches des sources d’influences sur les peintres, les juxtapositions bizarres (art d’Oceanie et les « modernes » par ex.), ou enfin le choix d’un thème qui justifie l’exposition de deux artistes et de leurs oeuvres qui n’ont rien à voir ensemble, tout cela est pain bénit pour les commissaires et fort à la mode.
    Dans l’expo Hiroshige, j’ai regretté que les cartels ne donnent pas plus de place à la technique de l’artiste (merci donc à vous!) et moins à la localisation précise du lieu décrit. Dans l’expo van Gogh, la juxtaposition était tellement facile que c’en était ridicule. L’épitomé de ce ridicule étant « Le Bon Samaritain, d’après Delacroix » qui, prétendûment, aurait trouvé son inspiration dans « Voyageur descendant de son cheval devant un restaurant sur la route de Kamakura. »
    Dommage, mais heureusement les van Gogh étaient inédits pour ceux, comme moi, qui ne connaissent pas le musée d’Otterlo.

    [sur la technique nishiki-e, voir ce lien. Et il faut aller à Otterlo, c’est très beau, et je ne crois pas que le prêt à la Pinacothèque ait dégarni leur collection.]

    J’aime

  12. sadi dit :

    Je crois que le bloguer de Lunettes Rouges (que j’ai lu plus inspiré)fait du ‘critiquanisme « ou crétinisme français? de bas étage…)Si l’exposition est en effet un peu mince , qui a fréquenté par ses lectures et par son oeuvre Van Gogh connaitrait sa dévotion à l’art japonais (Oh le brin d’herbe du japonais…) Ne soyez pas trop réducteur et commencez par lire « Lettres à son frère Théo. »

    [Merci de vos conseils de lecture; voir PS rajouté au billet]

    J’aime

  13. Miss Sing dit :

    « à ceci près que le pont basculant date de 1883, trois ans avant la venue de van Gogh à Paris : or toutes les références aux influences japonaises datent de Paris ou d’Arles, me semble-t-il. »
    voilà bien le hic des études comparatives.
    mais peut-être a-t-il vu des estampes avant en Hollande. nation maritime. en tout cas, oui, la pertinence des rapprochements formels et de construction de tableaux ne me semble valoir que sur la base de dates précises, de documents et d’estampes que Van Gogh aurait pu voir de manière certaine.
    La collection des Van Gogh semble bien avoir été constituée à partir du moment où Vincent Van Gogh s’installe en France.

    Le reste, comme le dit E2l, me fait toujours moi aussi penser à cette sculpture de Giacometti que l’on rapproche d’une sculpture de Micronésie que Giacometti n’a jamais vue à l’époque. idem pour certaines des têtes des demoiselles d’Avignon de Picasso rapproché d’un masque africain qui n’est arrivé en France que 20 ans plus tard. ou aux savants des siècles passés qui adoraient voir des origines grecques ou égyptiennes à tel ou tel objet, bref, là où il n’y en avait pas …

    Ces juxtapositions sont troublantes, parfois amusantes, parfois très gênantes d’un point vue méthodologique (méthodologie d’ailleurs que l’on se garde de dévoiler et de rendre publique…), mais ne sont pas si inintéressantes. Certaines d’abord fantaisistes et aléatoires ont mené à d’autres recherches, d’autres résultats plus solides, plus documentés.

    Influence ? Hasard ? convergence ? ah …..

    J’aime

  14. Vint@ge Plissken dit :

    Lunettes Rouges, hello, j’ai l’impression que votre colère est… feinte ? Ou surjouée ? Ou quelque peu forcée ?… Mais peut-être me trompe-je. En tout cas, la gueulante est bon pour le buzz autour d’un blog, bravo !

    Je comprends votre point de vue (des rapports forcés histoire de créer une expo-blockbuster avec deux grands noms) mais, vous le savez, ce n’est pas la première expo-événement à faire ce genre de rapprochement forcé ; et c’est vrai que des analogies formelles ne suffisent tout de même pas à créer des accointances, inspirations ou convergences entre artistes. Autrement dit, c’est une (véritable) dérive muséale que vous décrivez, et loin de moi l’idée de prendre la défense d’un lieu d’exposition qui ne m’inspire pas plus que ça (même si je garde un bon souvenir de l’expo BD Hugo Pratt à la Pinacothèque de Paname), mais à la décharge des commissaires de cette expo-là (sur Van Gogh-Hiroshige et le japonisme), ils ne sont/seront ni les premiers ni les derniers à produire cette histoire de l’art light pour créer un événement qui attire monde et sous… Oui, il y a une certaine instrumentalisation des artistes ici, et en plus étant morts ils ne peuvent pas se défendre ou s’y opposer c’est sûr, pour autant, dans l’industrie culturelle actuelle, c’est hélas monnaie courante. Peut-être arrivera-t-il un jour où l’on finira par écrire : Claude Money… et l’on fera l’expo Money-Warhol (mais là, avouons-le, sur le thème de la série, ça marcherait !!!)

    (Votre bibliothèque Van Gogh est assez impressionnante…)

    J’aime

  15. Miss Sing dit :

    @Vintage
    Instrumentalisation des artistes et … des visiteurs.

    @LR
    Sachant que j’ai cité ici un article d’Yvonne Thiriond sur le japonisme (datant des années 60 mais ma foi, tenant bien la route). j’aimerais réagir à ton PS un peu acide montrant que tu maîtrises le sujet Van Gogh.

    J’espère qu’en dépit de cette réponse faite au post agacé de Sadi, que l’on pourra tout de même continuer à laisser ici qqs références de lecture. destinées non forcément à toi, mais à tous.

    pas par pédantisme, esprit de contradiction, systématiquement, frondeur ou bêtement provocateur mais pour essayer de compléter, questionner, communiquer, dialoguer, donner, soi-même enrichir ses connaissances, remettr sa mémoire à flot.

    je viens de lire ceci. je le mets en ligne ici. lisez si vous voulez.

    exemple : La Médée de Christa Wolf => son interprétation du mythe, de la femme Médée (l’étrangère qui fait mourir, souffrir et guérir (ce que Corinthe ne lui pardonne pas), et l’utilisation que l’auteur en fait pour faire face à ce qu’elle a été, à son passé et répondre aux attaques qu’elle a subies lors de la réunification des deux Allemagne dont elle ne voulait pas). Médée sujet transversal. de la Colchide riche en or, en fer au XXème siècle.

    non ?

    [Ma photo de bibliothèque ne t’était évidemment pas destinée, et tes références sont toujours les bienvenues, elles m’ouvrent souvent de nouvelles pistes de découverte. Je répondais avec quelque énervement aux commentaires (Sadi, Thouin) m’expliquant doctement que je ne connais rien à van Gogh et que je n’ai qu’à…
    Quant à Médée, c’est évidemment cette richesse des interprétations qui me fascine]

    J’aime

  16. El dit :

    Il y aurait beaucoup à dire sur la Pinacothèque, qui n’est rien d’autre qu’une pompe à fric. La pseudo « collection permanente » propose sur ses murs des textes d’une suffisance et d’un mépris hallucinants vis à vis des musées « traditionnels », qui eux font l’effort de monter des expos qui sont (pas toujours certes… mais souvent) des événements scientifiques, accompagnés de recherches approfondies sur les œuvres, catalogues dignes de ce nom, colloques, etc. Mais, à coup de dépenses de com, titres accrocheurs, pub derrière les bus, etc. cette arnaque fonctionne et c’est bien triste.

    [n’exagérons pas. La Pinacothèque a le mérite de secouer la poussière, dans un univers très endormi. Après, certaines expositions fonctionnent bien et d’autres non, et je les critique. Mais votre a priori me semble injuste. En effet, votre commentaire, verbatim, s’appliquerait fort bien aux expositions Bohèmes, ou Beautés animales, par exemple, toutes deux ‘évènements scientifiques’ au dire de leurs commissaires, tous deux conservateurs du patrimoine. Et la RMN est autant une ‘pompe à fric’ que la Pinacothèque, à mes yeux]

    J’aime

  17. Kurd Lasswitz dit :

    N’ayant pas vu l’exposition, et suivant ce blog avec intérêt, je suis enclin à suivre votre raisonnement.
    Une chose me gène : votre bibliothèque sur Van Gogh n’est gage de rien. Vous semblez vous cacher derrière la quantité (regardez j’ai un douzaine de livres) pour placer l’érudition comme un bouclier. S’il en était ainsi, les débats entre pareillement érudits n’auraient pas lieu d’être. On peut avoir un savoir encyclopédique sans une étincelle d’intuition juste, on peut tout connaitre d’un artiste sans savoir le regarder.

    [tout à fait d’accord, ce n’est gage de rien, c’était simplement une réponse aux conseils me disant de lire les lettres de van Gogh et de m’informer sur ce peintre avant d’émettre un jugement. Ceci dit, ma première expo van Gogh date de 1971 à l’Orangerie, j’en ai vu pas mal depuis, et, tout en sachant que je n’écris pas à chacune de mes visites au Musée van Gogh ou à Otterlo, il y a au moins cinq billets sur ce blog de 2005 à 2010, consacrés exclusivement à van Gogh, faciles à trouver par une rapide recherche. Ceci dit, on peut toujours dire que je n’ai pas ‘une étincelle d’intuition juste’ et que je ne sais pas regarder, ça ne mange pas de pain… ]

    J’aime

  18. Kurd Lasswitz dit :

    Juste un mot, cher LR au sujet de mon commentaire et de votre réponse : je réagissais à cette petite photo sur votre bibliothèque de manière générale et sur le principe. Je ne voulais surtout pas suggérer que vous ne savez pas regarder ou que vos intuitions ne sont pas justes. Bien au contraire c’est bien pour ça que je suis avec beaucoup d’autres votre blog. Désolé si ma réflexion un peu chicaneuse mais de pure forme paraissait offensante

    J’aime

  19. Ingénu75 dit :

    Je n’ai pas vu les expositions parallèles « Van Gogh/Hiroshige ».
    J’imagine tout-à-fait ce dont il peut s’agir au vu de la brillante description de « LR ».
    Moi j’ai décidé de placer désormais la Pinacothèque avec le musée du Luxembourg et le musée Jacquemart-André dans le même panier. Celui des coquilles vides. A savoir, des lieux, a priori prestigieux, où après avoir généralement fait une queue de dingue pendant des heures et s’être acquitté d’un billet d’entrée scandaleusement élevé, on découvre des expos décevantes car ne comprenant pas ou très peu d’oeuvres majeures (ou supposées) ou ayant un discours scientifique très approximatif (si ce n’est fantaisiste) en rapport avec l’intitulé promis.
    Et tout le problème est là : l’efficacité redoutable de la communication événementielle par rapport à un produit décevant. La Culture n’est donc pas épargnée. J’entends « El » ci-dessus évoquer le mot « arnaque »…
    M’étant fait avoir à plusieurs reprises dans ces trois lieux, je les boycotte désormais !
    Pas assez d’argent et peu de temps à perdre pour me permettre ces excentricités futiles. J’essaie de mieux cibler les expos que je fréquente.
    Bien évidemment, ces propos n’engagent que moi.

    J’aime

  20. Bonjour,
    Je n’ai pas vu l’exposition de la Pinacothèque. Les quelques fragments de commentaires pédagogiques que j’ai pu voir sur ce site et sur d’autres sites m’ont beaucoup surprise. Ces rapprochements hâtifs et hasardeux paraissent effectivement catastrophiques. Et c’est bien dommage car le « japonisme » es une réalité historique importante et tout à fait magnifique. Voir, sur ce point, l’ouvrage de Siegfried Wichmann (Japonisme, Thames & Hudson, 1981)
    En ce qui concerne Van Gogh, le japonisme ne fut pas une influence superficielle. Celle-ci est lointaine, commence avant la période d’Arles, passe par une importante collection d’estampes (que j’avais pu voir exposées à Amsterdam il y a plusieurs années) et aussi par une très importante collection de « crépons japonais », ces estampes sur papier crépon qui sont souvent en deux couleurs (rouge et bleu).Ce japonisme explose durant la période d’Arles et se traduit alors de manière complexe et subtile. L’abondante correspondance de Van Gogh rend souvent compte de cet attrait du Japon et des leçons graphiques et picturales qu’il en tire.
    Concernant Van Gogh — et d’autres aspects de la peinture de Van Gogh —, je me permets de renvoyer à ces deux liens (relatifs à mes deux ouvrages sur le peintre) :

    http://www.editions-blusson.com/pages/xvan_gogh.html

    http://www.editions-blusson.com/pages/xtatane.html

    [Merci de ces précisions, fort utiles]

    J’aime

  21. ducler dit :

    Juste une petite suggestion (un peu tardive, je pensais que ce serait fait rapidement) : il s’agirait de corriger la légende de la première image pour éviter de donner à penser qu’effectivement vous ne connaissez pas trop le sujet en présentant une estampe d' »Utagawa Hisrohige ». Pour les amateurs, c’est aussi cocasse qu’un critique japonais qui parlerait de Van Gogue…
    Pour le reste, je m’amuse de vos billets, le dernier sur WeiWei est très bien venu, et ils donnent fréquemment l’occasion de regarder certaines manifestations artistiques autrement (à tord ou raison d’ailleurs) et aux blogueurs de donner quelques précisions.

    [oups, merci ! corrigé]

    J’aime

  22. chris dit :

    Je suis allée aujourd’hui visiter les 2 expositions de la pinacothèque. Celle de Van Gogh d’abord puis celle dediee a Hiroshige.

    Effectivement, j’ai eu le sentiment d’une démonstration un peu trop forcée dans la première, cartels explicatifs a l’appui pour ceux qui n’auraient rien compris. N’étant pas une spécialiste ni de Van Gogh ni de Hiroshige, je ne rentrerais pas dans la polémique. Toutefois j’ai beaucoup aimé la seconde exposition dédiée aux estampes d’Hiroshige. La finesse des traits, cette esthétique particulière, et ses couleurs… Elle a eu le mérite de me donner envie de connaitre d’avantage cet art.
    L’exposition de photographie de Denis Rouvre sur les survivants du tsunami de 2011 m’a paru effectivement excellente… elle est en face de celle de Van Gogh.. j’ai vraiment eu le sentiment de ne pas être venu pour rien en en ressortant… De ces portraits magnifiques transparait cette dignité incroyable des japonais (http://www.pinacotheque.com/no_cache/fr/accueil/expositions/aujourdhui/denis-rouvre.html)

    J’aime

  23. Joelle dit :

    Chacun pense ce qu il veut de la Pinacotheque et je ne partage pas le mépris de certains pour ce lieu!
    J y vois surtout la magie de découvrir des œuvres, dans un espace temps restreint, qui seraient inaccessibles pour la majorité d’ entre nous!
    Et j ai l intention d’ y aller pour cette expo.

    J’aime

  24. henri dit :

    entièrement d’accord avec vous
    remarque sur le commentaire de la guide pour Van Gogh:
    elle conseille sur l’un des tableaux d’admirer les amandiers ET les cerisiers en fleurs !!
    décidément il n’y a plus de saisons !
    (et bien sûr:… cerisiers =…..!!)

    J’aime

Laisser un commentaire